Début de l’Abissa avec la Semaine Silencieuse L’Abissa 2023 a débuté le dimanche 22 octobre 2023 à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire par la « semaine silencieuse » appelée « Siedou » en langue N’zima. Cette semaine marque le début des festivités de l’Abissa et se caractérise par la mise en retrait du tam-tam sacré, qui annonce la fin de l’Abissa à Tiapoum.
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Abissa 2023 / La transition vers la partie Animée
Après la semaine silencieuse, la fête se poursuit avec la partie animée où le tam-tam sacré fait une brève apparition publique. Les pas de danse s’accompagnent de cette musique sacrée, et le tam-tam est remis au roi des N’Zima Kotoko de Côte d’Ivoire pour marquer le début des festivités de cette célébration traditionnelle au quartier France.
La signification de l’Abissa
L’Abissa est une fête qui marque le nouvel an chez les N’Zima en Côte d’Ivoire. Elle est plus qu’une simple festivité, c’est une tradition de pardon et de réconciliation au sein de la communauté N’Zima.
La critique sociale et le pardon
Pendant l’Abissa, les membres de la communauté N’Zima se rassemblent pour une critique sociale. Tous les sujets, des affaires non résolues aux problèmes de leadership politique, sont abordés, et les comportements inappropriés sont dénoncés. Les personnes impliquées sont nommément citées. Cette étape est cruciale pour la réconciliation, car ceux qui ont commis des actes blâmables sont encouragés à les reconnaître, à se repentir et à présenter des excuses pour obtenir le pardon. Même le roi devient un citoyen ordinaire pendant cette période.
La semaine silencieuse
Avant la fête populaire, une semaine silencieuse est observée. Pendant cette période, le roi se rend chez la famille dépositaire du tambour sacré, la famille Nvavilé, pour que cet instrument soit placé dans une clairière, près des génies créateurs, pendant sept jours. Cette semaine est consacrée à l’affinement des critiques, car l’Abissa est une plate-forme de réconciliation où les N’Zima se réunissent pour se réconcilier avec leurs proches.
Ouverture aux autres peuples
L’Abissa est également l’occasion pour d’autres peuples de se joindre aux N’Zima et de partager les valeurs de pardon et de réconciliation. Cela témoigne de l’ouverture de la communauté N’Zima aux échanges avec d’autres groupes ethniques.
Le message de réconciliation pour la Côte d’Ivoire
En dépit des tensions politiques persistantes en Côte d’Ivoire, la communauté N’Zima continue à croire en la réconciliation et au pardon. Ils considèrent que ces valeurs sont essentielles pour inspirer le peuple ivoirien et ses dirigeants. Tout comme le roi est soumis à des critiques pendant l’Abissa, les hommes politiques du pays devraient accepter publiquement les reproches pour progresser et parvenir à la réconciliation.
Une Culture de non-violence ancestrale
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Les N’Zima ont hérité d’une culture de non-violence de leur histoire lointaine. Ils ont quitté l’Égypte nubienne au VIe siècle pour s’installer dans l’empire du Ghana sous la pression de l’empereur Ezan d’Abissine, afin d’éviter les conflits. Au XVe siècle, ils ont migré vers le sud, créant des villes le long de la côte ivoirienne, principalement à Assoyam, devenue Grand-Bassam.
L’Abissa et les traditions qui l’entourent témoignent de l’importance de la réconciliation et du pardon dans la culture N’Zima, offrant ainsi un exemple de valeurs démocratiques et de paix pour l’ensemble de la Côte d’Ivoire.