Dans la nuit de jeudi à vendredi, un condamné à mort de 58 ans, Kenneth Eugene Smith, a été exécuté en Alabama par inhalation d’azote, marquant une première mondiale dans le domaine des exécutions. Cette méthode, sans sédation, a suscité des critiques et des inquiétudes au niveau international.
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Alabama : Kenneth Eugene Smith exécuté pour le meurtre commandité d’une femme
Kenneth Eugene Smith avait été condamné en 1996 pour le meurtre d’une femme, commandité par son mari. L’exécution, déclarée comme une réalisation de la « justice », a eu lieu au pénitencier d’Atmore, 29 minutes après son commencement. Le procureur général d’Alabama, Steve Marshall, a souligné que cette exécution visait à punir un acte « abject » commis il y a 35 ans.
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L’Organisation des Nations unies (ONU) a vivement critiqué l’utilisation de l’inhalation d’azote pour l’exécution de Kenneth Eugene Smith, la qualifiant de « forme de torture ». Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme s’est dit « alarmé » par l’utilisation d’une méthode « non testée » et a mis en garde contre le risque de violer les droits fondamentaux.
Le protocole d’exécution : Absence de sédation et divergences avec les normes vétérinaires
Le protocole d’exécution par hypoxie à l’azote en Alabama a suscité des préoccupations supplémentaires en raison de l’absence de sédation. Contrairement aux recommandations de l’Association américaine vétérinaire (AVMA), le protocole ne prévoit pas l’administration d’un sédatif, soulevant des questions quant à la conformité avec les normes éthiques.
Tous les recours et demandes de sursis de Kenneth Eugene Smith ont été rejetés, y compris un dernier appel à la Cour suprême. Malgré des débats persistants sur la légitimité de la peine de mort, la plus haute juridiction du pays, majoritairement conservatrice, n’a pas interrompu le processus d’exécution.
Contexte américain : Évolutions récentes et remise en question de la peine de mort
En 2022, les autorités d’Alabama ont raté trois exécutions consécutives. Le cas de Kenneth Eugene Smith s’inscrit dans un contexte plus large, où l’observatoire américain de la peine de mort souligne que de nombreux condamnés exécutés en 2023 ne seraient probablement pas condamnés à mort aujourd’hui, en raison de changements législatifs et d’une prise de conscience accrue des problèmes de santé mentale des prévenus.
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La peine de mort a été abolie dans 23 États américains, tandis que six autres observent un moratoire sur son application, décidé par les gouverneurs. Les débats persistants sur la légitimité et l’humanité des méthodes d’exécution soulignent la complexité et la sensibilité de la question de la peine capitale aux États-Unis.