Élection Présidentielle en Algérie
Le scrutin se tiendra le 7 septembre, soit trois mois avant la date initialement prévue. Une façon de prendre de court les rivaux du président Abdelmadjid Tebboune ?
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Algérie : Une annonce abrupte et collective
L’annonce est intervenue sans justification ni explication. Un bref communiqué publié jeudi 21 mars à l’issue d’une réunion présidée par le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, en présence du premier ministre, des chefs des deux chambres du Parlement, du chef d’état-major de l’armée et du président de la Cour constitutionnelle, comme pour insister sur le caractère collectif de la décision.
Cette mesure, qui avance de trois mois la tenue du scrutin – initialement prévu en décembre –, a totalement surpris les observateurs à Alger. La vie politique étant pratiquement gelée et les médias contraints à la prudence pour survivre, c’est sur les réseaux sociaux que s’exprime cet étonnement.
Anticipation politique sans précédent
Le seul précédent d’une présidentielle anticipée en Algérie remonte à septembre 1998. Différence notable le président Liamine Zeroual avait alors pris soin de préciser qu’il ne serait pas candidat. Rien de tel dans le communiqué laconique publié jeudi.
Mais, pour beaucoup, affirmer que le chef de l’Etat ne briguera pas un second mandat, c’est aller un peu vite en besogne. Même si elle laisse perplexe, la décision d’avancer la tenue de la présidentielle n’est pas contraire à la Constitution.
Contexte politique et candidature de Tebboune
M. Tebboune est, de fait, en campagne depuis des mois et sa candidature ne semble pas sérieusement contestée au sein du régime. Le chef de l’armée, Saïd Chengriha, a même à plusieurs reprises ostensiblement affiché son appui au locataire actuel du palais d’El Mouradia.
La vie politique a été réduite à néant par la répression systématique exercée depuis 2020 pour étouffer le Hirak. Et au sein du régime, aucune figure pouvant être préférée à M. Tebboune n’a émergé. Le régime algérien, dominé par l’armée, a tendance à reconduire le président en poste plutôt que de pousser au changement.
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Enfin, une dernière lecture suggérée avec prudence lie cette mesure à la perspective d’une visite en France de M. Tebboune, annoncée pour « fin septembre, début octobre ». Organiser une élection en décembre aurait eu pour conséquence d’avoir un président algérien en fin de mandat en visite officielle à Paris. En avançant l’élection au 7 septembre, ce sera un président réélu que rencontrerait Emmanuel Macron.