La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a infligé une amende de 32 millions d’euros à Amazon France Logistique, accusée d’avoir mis en place un système de surveillance intrusif sur l’activité et les performances de ses salariés. La décision a été annoncée dans un communiqué officiel de la CNIL.
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Surveillance Excessive : Le Système de scanner pointé du doigt
La CNIL a critiqué le recueil de données par des scanners utilisés par les employés des entrepôts d’Amazon. Selon l’instance, ces scanners, chargés de traiter les colis, mettent en place un « système de suivi de l’activité et des performances excessif. » Des informations, telles que les temps d’inactivité supérieurs à dix minutes et le rythme de traitement des colis « à la seconde près », sont enregistrées par ces dispositifs.
La CNIL a justifié l’amende en se basant sur le règlement général sur la protection des données (RGPD). L’amende équivaut à environ 3% du chiffre d’affaires d’Amazon France Logistique, une sanction jugée « quasiment sans précédent sur le pourcentage du chiffre d’affaires » par la CNIL. Cette mesure vise à dissuader les pratiques intrusives et à garantir la protection des droits des travailleurs.
Indicateurs contestés par la CNIL et réponse d’Amazon
Trois indicateurs spécifiques enregistrés par les scanners ont attiré l’attention de la CNIL, notamment le « stow machine gun » qui signale un traitement de colis jugé « trop rapide. » Amazon, de son côté, se dit en « profond désaccord » avec les conclusions de la CNIL, qualifiant ces dernières de « factuellement incorrectes. » Le géant du commerce en ligne se réserve le droit de faire appel de la décision.
La CNIL souligne que le système de surveillance conduit les salariés à justifier chaque interruption, même de courte durée, de l’activité du scanner. L’instance estime que cela crée une « pression continue » sur les employés. Un autre indicateur mesure le temps écoulé entre le badgeage à l’entrée du site et le premier scan de colis, accentuant la pression sur les travailleurs pour minimiser toute période d’inactivité.
Informations Insuffisantes : Autre critique de la CNIL envers Amazon
Outre la surveillance des activités, la CNIL a épinglé Amazon France Logistique pour ne pas avoir suffisamment informé ses employés sur son système de vidéosurveillance. Cette lacune dans l’information des salariés sur les pratiques de surveillance est également considérée comme une violation des droits en matière de protection des données. La CNIL se réserve la possibilité de mener de nouveaux contrôles, soulignant ainsi l’importance de la transparence dans les entreprises.
Avec plusieurs milliers de salariés concernés par ces indicateurs, la décision de la CNIL met en lumière la délicate balance entre la surveillance des performances et le respect des droits des travailleurs. Amazon a deux mois pour formuler un recours devant le Conseil d’État, ouvrant ainsi la porte à un possible examen plus approfondi de cette affaire.