L’ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, a exprimé mercredi ses regrets et ses excuses aux familles des victimes du Covid-19, admettant des erreurs tout en reconnaissant s’être « trompé sur certains points » lors de son audition dans le cadre de l’enquête publique sur la pandémie de Covid-19.
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Une reconnaissance emplie de regrets
S’exprimant lors de cette audience très attendue, Boris Johnson a présenté des excuses empreintes de regret pour la douleur et les pertes subies par les victimes et leurs familles. « Je suis profondément désolé pour la douleur, les pertes et la souffrance » de ces victimes et leur famille, a dit Boris Johnson en introduction de cette audience très attendue.
Cependant, ses mots ont été interrompus par des manifestants affirmant : « nous ne voulons pas de ses excuses ! », avant d’être expulsés de la salle. « Inévitablement, nous nous sommes trompés sur certains points », a poursuivi l’ex-chef du gouvernement conservateur, disant assumer « personnellement la responsabilité » des décisions prises à l’époque. « Je pense que nous avons fait de notre mieux (…) dans des circonstances très difficiles. (…) Y a-t-il des choses que nous aurions dû faire différemment ? Incontestablement. »leur rejet de ses excuses, soulignant la tension et la gravité de la situation.
Admettant inévitablement des erreurs, l’ancien chef du gouvernement a déclaré assumer personnellement la responsabilité des décisions prises pendant cette période difficile. Il a également reconnu que certaines mesures auraient dû être abordées différemment, soulignant les circonstances extrêmement complexes dans lesquelles son gouvernement a agi.
Les questions délicates auxquelles faire Face
Durant ces deux jours d’audition, Boris Johnson est confronté à des questions cruciales sur la gestion de la pandémie. Des critiques émanant d’anciens collaborateurs dépeignent un leadership défaillant et des prises de décisions tardives, posant des interrogations sur la réactivité du gouvernement face à la crise.
La rapidité d’action pour imposer le premier confinement, la compréhension des données scientifiques, et la sensibilité envers les personnes vulnérables sont autant de sujets épineux abordés lors de cette enquête publique.
Des excuses de Boris Johnson rejetées
« C’était la mauvaise crise pour les compétences du premier ministre », a estimé à la fin d’octobre devant la commission Lee Cain, ancien directeur de la communication à Downing Street, évoquant un Boris Johnson repoussant les décisions et changeant sans cesse d’avis, en fonction de la dernière personne lui ayant parlé.
Ses excuses ont déjà été rejetées par Aamer Anwar, l’avocat d’une association écossaise de victimes du Covid, Scottish Covid Bereaved. « Au lieu de résoudre la crise », Boris Johnson a « présidé à une orgie de narcissisme totalement dégoûtante », a-t-il déclaré à des journalistes devant le bâtiment où a lieu l’audience. « Il a laissé les corps s’empiler et les personnes âgées être traitées comme des déchets toxiques », a-t-il ajouté.
Le Covid-19 a tué plus de 232 000 personnes au Royaume-Uni. L’ex-premier ministre a soigneusement préparé sa défense, lu 6 000 pages de documents, et s’est enfermé pendant des heures avec ses avocats, selon le quotidien The Times, qui a révélé les grandes lignes de son intervention.