Depuis l’annonce du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une onde de choc secoue l’Afrique de l’Ouest. Le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, a justifié cette décision comme étant le fruit d’une réflexion profonde et bien pesée.
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Une décision attendue, mais longtemps mûrie par le Burkina Faso
Si le retrait du Burkina Faso de la CEDEAO semblait prévisible à la lumière des événements tumultueux qui ont suivi le coup d’État survenu en juillet dernier au Niger, sa concrétisation a pris plus de temps que prévu. Les autorités burkinabés estiment que la CEDEAO ne parvient plus à répondre efficacement aux besoins et aux aspirations des populations du Sahel. C’est dans ce contexte que l’Alliance des États du Sahel (AES) a été créée.
« Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont pris la décision historique de se retirer de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest la CEDEAO. C’est une décision murement réfléchie et précédé d’une analyse assez approfondi du fonctionnement de l’institution, et des conséquences éventuelles de la sortie« , déclare le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla
Une nouvelle vision pour le Sahel
Le Burkina Faso, tout comme le Mali et le Niger, a officiellement notifié son départ à l’instance basée à Abuja, au Nigeria. Les autorités de ces trois pays ont lancé des appels à des rassemblements massifs dans les jours à venir pour soutenir cette décision. L’objectif de cette nouvelle alliance est de promouvoir une vision plus adaptée aux besoins spécifiques du Sahel, notamment en matière de sécurité, de développement économique et social, et de coopération régionale.
« Malheureusement, après 49 ans de fonctionnement, nous constatons avec regret et amertume que la CEDEAO a dévié de ses missions et c’est radicalement éloigné des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme« . Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla va plus loin. Il accuse l’organisation de non-assistance de la part de l’organisation dans la lutte contre les attaques terroristes dont sont victimes les trois pays depuis des décennies.
» En outre, l’organisation communautaire n’a pas réussi, à bâtir cette CEDEAO des peuples tant espérer par nos populations. Elle s’est transformé en un instrument technocratique qui a fini par s’éloigner des aspirations légitimes des populations, de notre espace communautaire. Pour s’en convaincre, nous avons tous noté l’indifférence de la CEDEAO face au massacre de nos vaillantes populations, à la crise humanitaire qui frappe nos concitoyens et aux multiples tentatives de déstabilisation de nos Etats respectifs« , explique-t-il.
Cette décision du Burkina Faso de se retirer de la CEDEAO marque un tournant majeur dans la dynamique régionale de l’Afrique de l’Ouest. Elle suscite également des questions sur les futures relations entre le Sahel et le reste de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que sur l’avenir de la CEDEAO en tant qu’institution régionale.