La Côte d’Ivoire, qui fournit 45% du marché mondial du cacao, aspire à devenir une nation chocolatière plutôt qu’un simple fournisseur de matières premières. Actuellement, le pays ne compte que 24 chocolatiers, malgré sa position de leader dans la production de cacao. L’objectif est d’augmenter le nombre de chocolatiers de manière significative dans les années à venir.
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Cacao / La World Chocolate Initiative Competition
Pour promouvoir cette transformation, Alain Kablan Porquet, un chocolatier ivoirien, a réuni des acteurs de la filière cacao du Ghana et de la Côte d’Ivoire pour créer un concours de chocolaterie africain, la World Chocolate Initiative Competition, dont la première édition est prévue pour mi-2024.
Repenser les normes Européennes
L’objectif à long terme est de remettre en question les normes de production du chocolat établies par les marchés européens et de donner plus de pouvoir aux pays producteurs. Cette initiative intervient alors que le prix du cacao a atteint de nouveaux records en octobre, en raison d’une faible récolte estimée à près de 30% de moins que l’année précédente.
Le Chocolat, une question de culture
L’écrivain ivoirien Gauz souligne que le chocolat n’est pas simplement un produit de consommation, mais une forme de pensée et de culture. Il évoque l’héritage colonial dans la production de cacao en Afrique et plaide pour une révision des rapports de classe et de domination.
La non nomadisation de la nourriture
Alain Kablan Porquet préconise la « non nomadisation de la nourriture, » visant à produire du chocolat de haute qualité sur place, en s’occupant de chaque étape, de la culture des cacaoyers à la transformation des fèves en chocolat fin. Cette approche vise à valoriser la matière première sur le marché local et international.
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Méthode de fermentation anima
Pour améliorer la qualité du cacao, Alain Kablan Porquet propose d’acheter des cabosses fraîches directement aux agriculteurs ivoiriens et d’appliquer une méthode de fermentation appelée « Anima, » développée par le consultant néerlandais Albertus Eskes. Cette méthode élimine l’amertume et l’astringence des fèves sans avoir recours à l’alcalinisation artificielle.
Certification nationale basée sur la fermentation Anima
Les initiateurs de cette initiative souhaitent établir une certification nationale pour la production de cacao en Côte d’Ivoire, en se basant sur la méthode de fermentation Anima. Ils ont invité des représentants de l’État à soutenir cette approche. Cette certification apporterait également de la transparence sur les prix, permettant aux agriculteurs de connaître le prix auquel leur cacao est vendu une fois transformé en chocolat.
En résumé, cette initiative vise à transformer la Côte d’Ivoire en une nation chocolatière, en donnant aux pays producteurs plus de contrôle sur la chaîne de production, de la culture du cacao à la transformation en chocolat, tout en promouvant des méthodes de qualité et de durabilité.