Décès de Michel Guérard : Figure emblématique de la gastronomie française, il avait 91 ans
Le monde de la gastronomie française est en deuil après l’annonce du décès de Michel Guérard, chef cuisinier légendaire, survenu dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 août 2024. Âgé de 91 ans, Michel Guérard était l’une des figures les plus influentes de la cuisine française, notamment grâce à son rôle central dans le mouvement de la « nouvelle cuisine ». Connu pour avoir réinventé la gastronomie avec sa « grande cuisine minceur », il laisse derrière lui un héritage culinaire inégalé, qui a marqué plusieurs générations de chefs et de gourmets.
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Un pionnier de la « nouvelle cuisine » s’en est allé
«Michel Guérard est décédé à son domicile dans la nuit», ont dit à l’AFP Florence Pelizzari, secrétaire du défunt, et le maire d’Eugénie-les-Bains (Landes), Philippe Brethes, commune de son célèbre restaurant «Les Prés d’Eugénie».
Michel Guérard s’est imposé comme un pionnier du mouvement de la « nouvelle cuisine », un courant qui a révolutionné la gastronomie française dans les années 1970. Aux côtés de figures emblématiques comme Paul Bocuse, Pierre et Jean Troisgros, et Alain Senderens, il a contribué à renouveler les codes de la haute cuisine. Sa philosophie culinaire, empreinte de créativité et de simplicité, visait à sublimer les saveurs naturelles des ingrédients tout en privilégiant la légèreté des plats. Sa « grande cuisine minceur » a particulièrement fait sensation, transformant la gastronomie en une expérience à la fois raffinée et saine.
Chef trois étoiles depuis 1977, Michel Guérard dirigeait avec succès l’hôtel-restaurant Les Prés d’Eugénie, situé à Eugénie-les-Bains dans les Landes. Son approche innovante alliant thermalisme et gastronomie a fait de cet établissement une destination prisée par les amateurs de bien-être et de cuisine de qualité. En plus de son travail en cuisine, Michel Guérard a écrit plusieurs ouvrages devenus des références, tels que La Grande Cuisine minceur (1976) et La Cuisine gourmande (1978), qui ont amplifié sa renommée internationale. Son talent et son savoir-faire lui ont valu de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière.
Un héritage culinaire durable laissé par Michel Guérard
Né le 27 mars 1933 à Vétheuil, Michel Guérard a toujours été passionné par la cuisine, un amour qu’il a développé dès son apprentissage en pâtisserie. Malgré une enfance marquée par les privations de la guerre, il a su transformer ces expériences en une force motrice pour exceller dans son métier. Meilleur Ouvrier de France à seulement 25 ans, il a parcouru un long chemin, de ses débuts modestes dans un petit bistrot d’Asnières à son installation dans les Landes, où il a bâti sa légende. En 1965, il achète à la bougie le «Pot-au-feu», petit bistrot nord-africain d’Asnières, du côté de Gennevilliers. Après des débuts difficiles, il y fera venir le Tout-Paris, avant de s’installer dans les Landes en 1974.
«Une vie passionnante et passionnée», disait-il de son parcours, celui d’un enfant qui «a eu la ’chance’ d’avoir connu la guerre et d’avoir eu faim et froid pour permettre ensuite de relativiser tout le reste». Avec son décès, la gastronomie française perd l’un de ses plus grands ambassadeurs, mais son esprit continuera de vivre à travers les chefs qu’il a inspirés et les plats qu’il a créés.
En somme, Michel Guérard restera dans les mémoires comme l’un des chefs les plus innovants et respectés de la gastronomie française, dont l’influence continuera de se faire sentir pour les générations à venir.
