Une équipe internationale de paléontologues vient d’identifier deux espèces inconnues de théropododes au Maroc, cousins du Tyrannosaurus rex, dans les mines marocaines de phosphate. Ces découvertes ajoutent une nouvelle dimension au bestiaire préhistorique déjà riche de la région.
Les Trésors Fossiles du Maroc
Depuis plusieurs décennies, les mines de phosphate au Maroc, particulièrement dans le bassin d’Ouled Abdoun près de Khouribga, ont été le théâtre de découvertes paléontologiques remarquables. Cette région a déjà révélé une variété impressionnante de créatures anciennes, des créodontes aux hyracoïdes, en passant par des proboscidiens et des condylarthres. Cependant, cet été, l’équipe internationale de paléontologues a fait une percée majeure en identifiant deux nouvelles espèces de dinosaures théropododes.
Des Cousins du T-Rex dans le Désert Marocain
Dans un article publié le 22 août dans la revue Cretaceous Research, des chercheurs du Muséum d’histoire naturelle en France, de l’université de Bath au Royaume-Uni et de l’université du Pays basque en Espagne ont annoncé leur découverte. Les fossiles récemment exhumés au Maroc appartiennent à deux nouveaux types de grands prédateurs préhistoriques qui vivaient au Crétacé, il y a environ 66 millions d’années. Ces dinosaures sont des membres de la famille des abélisauridés et sont étroitement liés au célèbre Tyrannosaurus rex. Appartenant à la catégorie des théropodes, ces prédateurs bipèdes ont évolué sur les terres du supercontinent Gondwana, qui comprenait autrefois des régions actuellement occupées par l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde, l’Antarctique et l’Australie.
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Découvertes Uniques et Intrigantes
Les deux individus découverts au Maroc se distinguent nettement de leurs homologues déjà connus. Le premier spécimen, relativement petit par rapport aux images imposantes du T-Rex, mesurait environ 2,5 mètres de long. Des morceaux de squelette découverts indiquent qu’il s’agissait d’un individu adulte malgré sa taille modeste. En contraste, le second dinosaure identifié était beaucoup plus grand, probablement deux fois la taille du premier. La texture osseuse rugueuse observée suggère également qu’il n’était pas un juvénile.
Un Écosystème Surprenant
La localisation des découvertes a suscité la surprise des chercheurs. À l’époque où ces dinosaures vivaient, la région était bordée par une mer tropicale. Habituellement, on y retrouve des fossiles de grands reptiles marins tels que les plésiosaures et les mosasaures. La présence de cousins du tyrannosaure dans un tel environnement est inattendue. Les paléontologues notent des similitudes entre les fossiles marocains et ceux des espèces Quilmesaurus et Aucasaurus découvertes en Amérique du Sud. Ils soulignent également que la fin du Crétacé a entraîné l’évolution d’espèces spécifiques à différentes masses continentales en raison de la fragmentation des continents, ce qui a accéléré le changement des écosystèmes mésozoïques.
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Une Addition Précieuse à l’Histoire Préhistorique
Ces découvertes enrichissent considérablement notre compréhension de la faune préhistorique dans la région. En 2016, une autre espèce apparentée au tyrannosaure, le Chenanisaurus barbaricus, avait été identifiée dans la même région. Ces nouvelles découvertes portent désormais à trois le nombre d’espèces d’abélisauridés connues qui coexistaient au Maroc juste avant l’extinction massive à la fin du Crétacé. Le Maroc continue ainsi à révéler des secrets paléontologiques qui éclairent davantage l’histoire évolutive de notre planète.