Alors que la compétition technologique entre grandes puissances s’intensifie, la Chine vient de marquer un nouveau point avec le lancement de Manus AI, une intelligence artificielle présentée comme bien plus qu’un simple chatbot. Développée pour rivaliser avec des modèles comme ChatGPT ou DeepSeek, cette plateforme se distingue par son autonomie inédite, capable de gérer des projets complexes sans supervision humaine. Actuellement en phase de test privé, Manus AI suscite déjà un vif intérêt sur les réseaux sociaux et pourrait redessiner les perspectives des cryptomonnaies liées à l’IA.
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Un saut technologique dans l’autonomie des systèmes

Manus AI se positionne comme un « agent généraliste », selon les termes de ses concepteurs. Lors d’une démonstration exclusive diffusée en ligne, l’outil a montré sa capacité à exécuter des tâches variées : analyse financière incluant des évaluations SWOT, recommandations d’investissement basées sur des données de marché, ou encore création intégrale d’un site web. Contrairement aux IA conversationnelles classiques, Manus fonctionne en mode « agent autonome », naviguant sur le web, collectant des informations en temps réel et prenant des décisions sans intervention extérieure.
L’exemple le plus frappant reste sa gestion d’une recherche immobilière au Havre : après avoir calculé la capacité d’emprunt de l’utilisateur, l’IA a identifié des quartiers sûrs, évalué la qualité des écoles locales, puis scruté des centaines d’annonces en contournant certains systèmes de vérification comme les CAPTCHA. « C’est comme avoir un assistant personnel hyperqualifié qui travaille 24h/24 », commente un testeur ayant eu accès à la version bêta.
Au-delà du texte : vers une IA opérationnelle
La vidéo de présentation, intitulée « Manus AI : l’IA qui va choquer le Monde »,le Youtubeur Speacialiste en IA, Ludo Salenne met en avant des fonctionnalités qui dépassent la simple génération de contenu. Lors d’un test, l’outil a été chargé d’analyser un programme de formation au ChatGPT, en compilant des avis sur Trustpilot, en étudiant la chaîne YouTube du formateur (près de 200 000 abonnés) et en produisant un rapport détaillé soulignant forces et faiblesses. Plus impressionnant encore : Manus a créé de A à Z un portfolio en ligne pour un certain Ludovic Salen, incluant biographie, liens vers les réseaux sociaux et même déploiement du site.
« L’IA ne se contente pas de répondre à des prompts : elle planifie, itère et corrige ses erreurs », explique le présentateur de la vidéo, visiblement surpris par la fluidité des processus. Cette approche ouvre des perspectives pour des secteurs comme le marketing digital, la finance ou l’immobilier, où l’automatisation de tâches multiples pourrait réduire drastiquement les délais de production.
Un lancement qui électrise les marchés crypto
L’annonce de Manus AI intervient dans un contexte de regain d’intérêt pour les actifs numériques liés à l’intelligence artificielle. Plusieurs plateformes crypto voient leurs tokens prendre des couleurs depuis la révélation du projet chinois, les investisseurs anticipant une accélération des synergies entre IA décentralisée et blockchain. Si les détails techniques de Manus restent confidentiels, son architecture supposément compatible avec des applications Web3 alimente les spéculations.
Parmi les projets crypto évoqués par les analystes figurent des plateformes de calcul distribué, des marchés de données décentralisés et des protocoles spécialisés dans l’entraînement de modèles d’IA. Reste à voir si cet enthousiasme se traduira par une adoption concrète, alors que Manus n’est pas encore accessible au public.
Une réponse chinoise à l’hégémonie américaine
Avec ce lancement, Pékin envoie un signal fort dans la course technologique mondiale. Alors que les géants US comme OpenAI ou Google dominent le débat sur l’IA générative, la Chine montre qu’elle peut développer des outils capables de concurrencer – voire de surpasser – leurs modèles sur certains aspects. L’accent mis sur l’autonomie opérationnelle plutôt que sur les simples échanges texte-texte pourrait représenter un différentiateur important.
Certains observateurs tempèrent cependant l’optimisme ambiant. « Les démonstrations en environnement contrôlé ne reflètent pas toujours les performances réelles », note un expert en machine learning basé à Singapour. La question des coûts de calcul et de l’adaptabilité à grande échelle reste également en suspens.
Vers une reconfiguration des métiers
Si Manus AI tient ses promesses, son impact sur le marché du travail pourrait être significatif. Des professions centrées sur la collecte d’informations, la rédaction technique ou même le développement web front-end pourraient voir leurs processus transformés. La plateforme ne se contente pas de suggérer des solutions : elle les exécute, comme en témoigne sa capacité à déployer un site fonctionnel après avoir résolu des problèmes de codage en direct.
Reste à savoir comment cette technologie sera commercialisée. Les invites en français utilisées lors des tests laissent penser que les développeurs ciblent d’emblée un marché international, contrairement à certaines IA chinoises restées cantonnées à leur marché domestique.
Alors que l’accès à Manus AI reste limité, une chose est sûre : le projet relance le débat sur le rythme des innovations en intelligence artificielle. Entre promesses révolutionnaires et interrogations pratiques, il incarne surtout la détermination de la Chine à jouer un rôle central dans la définition des standards technologiques de demain. Les mois à venir diront si cet agent autonqueur de tâches parvient à transformer l’essai – et à tenir tête aux géants établis.