Le Mali a été frappé par deux attaques terroristes d’une ampleur dévastatrice ce jeudi 7 septembre, laissant un bilan tragique de 64 victimes. Parmi les décédés, on dénombre 49 civils innocents et 15 soldats courageux. Ces attaques ont ciblé un bateau de transport fluvial de passagers, le « Tombouctou« , ainsi qu’une base militaire dans la région de Gao, située dans le nord du pays. Cette région, déjà sous pression depuis plusieurs semaines en raison des activités de groupes armés hostiles au pouvoir central, a été le théâtre de ces tragédies, comme l’a confirmé le gouvernement malien.
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Les cibles des attaques terroristes
L’une des attaques terroristes a visé le bateau de transport fluvial de passagers « Tombouctou » naviguant sur le fleuve Niger, tandis que l’autre a pris pour cible la position de l’armée à Bamba, dans la région de Gao. Les autorités maliennes ont identifié les auteurs de ces attaques comme étant le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), une alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda. Heureusement, la riposte de l’armée a réussi à neutraliser environ cinquante terroristes. En réponse à cette tragédie, le gouvernement malien a déclaré un deuil national de trois jours à partir de vendredi en hommage aux victimes.
Le Mali a connu des bouleversements politiques et sécuritaires ces dernières années, avec les militaires prenant le pouvoir en 2020, évincant les forces antijihadistes françaises en 2022, et mettant fin à la mission de l’ONU en 2023. Depuis lors, le pays a cherché un rapprochement militaire et politique avec la Russie tout en affirmant sa souveraineté. Malheureusement, de vastes régions du Mali continuent d’échapper au contrôle du gouvernement, et de nombreux experts estiment que la situation sécuritaire s’est détériorée sous leur direction.
Le GSIM revendique la responsabilité
L’attaque contre la base militaire de Bamba a été revendiquée par le GSIM, également connu sous l’acronyme Jnim en arabe, sur la plateforme de propagande Al-Zallaqa, selon SITE, une ONG américaine spécialisée dans la surveillance des groupes radicaux. Le gouvernement malien a confirmé que les deux attaques ont été revendiquées par le GSIM, causant non seulement des pertes humaines tragiques mais également des dégâts matériels significatifs.
Le bateau de la compagnie malienne de navigation, Comanav, une entreprise publique, a été attaqué dans la région de Gourma-Rharous, entre Tombouctou et Gao. Selon l’armée malienne, le bateau a été pris pour cible par « au moins trois roquettes tirées contre le moteur« . La Comanav, qui assure une liaison essentielle sur plusieurs centaines de kilomètres le long du fleuve Niger, de Koulikoro près de Bamako jusqu’à Gao, a confirmé l’attaque. Le « Tombouctou », avec une capacité d’environ 300 passagers, a été touché, bien que le nombre de personnes à bord ne puisse pas être confirmé de manière précise.
Blocus à Tombouctou et départ de la MINUSMA
Cette attaque fait suite à l’annonce par le GSIM, en août dernier, d’un blocus imposé à Tombouctou, une ville inscrite au patrimoine de l’humanité. Ce blocus a coïncidé avec le retrait de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) de deux camps proches de Tombouctou, Ber et Goundam, transférés aux autorités maliennes. Ce transfert de contrôle a entraîné des affrontements avec les jihadistes, ainsi que des accrochages avec les ex-rebelles touareg.
Il est essentiel de noter que les groupes à dominante touareg ont signé un accord de paix avec l’État malien en 2015, tandis que les groupes jihadistes continuaient leurs hostilités. Malheureusement, cette violence s’est propagée au centre du Mali ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, provoquant des milliers de décès et exacerbant la situation sécuritaire déjà précaire dans la région.
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En somme, ces deux attaques terroristes au Mali soulignent la nécessité urgente de renforcer la stabilité et la sécurité dans le pays, tout en recherchant des solutions durables pour mettre fin à la violence et à l’insécurité qui ont frappé la région depuis trop longtemps.