À Adjamé, un quartier emblématique d’Abidjan, la tension est montée en flèche parmi les commerçants situés autour de la grande mosquée, située sur le boulevard Nangui Abrogoua. En dépit des assurances initiales des autorités municipales, la situation a pris une tournure dramatique avec une opération de déguerpissement massive, entraînant la destruction de nombreux magasins dans la zone. Cette action a plongé les commerçants dans l’incertitude et la colère, alors qu’ils faisaient déjà face à des difficultés économiques, exacerbées par la rentrée scolaire.
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Promesses non tenues et inquiétudes croissantes à Adjamé
Il y a quelques semaines, le maire d’Adjamé, Soumahoro Farikou, avait tenté de calmer les esprits en assurant que « il n’y aurait pas de déguerpissement » dans la zone de la grande mosquée. Selon lui, les travaux qui allaient être entrepris faisaient uniquement partie d’une opération de ravalement des façades des bâtiments privés et publics du boulevard Nangui Abrogoua, initiée par le district autonome d’Abidjan. Les commerçants, bien que méfiants, avaient alors commencé à enlever leurs auvents pour éviter que les autorités ne s’en chargent elles-mêmes, ce qui aurait pu leur coûter plus cher en termes de dommages.
Cependant, la situation a pris une tournure inattendue et violente, lorsque, en pleine journée, des engins de démolition ont fait irruption sur les lieux, détruisant les magasins aux abords de la grande mosquée d’Adjamé. La promesse du maire d’éviter un déguerpissement n’a donc pas été tenue, laissant place à la frustration et à la colère des commerçants. Pour ces derniers, cette destruction arrive à un moment critique, alors qu’ils sont déjà sous pression en raison de la rentrée scolaire et des défis économiques auxquels ils font face.
Une opération de ravalement transformée en déguerpissement
Lancée le 20 août 2024 par le ministre-gouverneur Brahima Cissé Bacongo, l’opération de ravalement des façades dans le district d’Abidjan devait s’achever le 20 novembre 2024. L’objectif de cette initiative était de rénover l’apparence extérieure des bâtiments situés le long des grandes artères de la ville, dont celle du boulevard Nangui Abrogoua. Mais ce qui devait être une simple opération d’embellissement urbain s’est rapidement transformé en déguerpissement massif, affectant les commerçants de la zone.
La colère des commerçants d’Adjamé est d’autant plus vive qu’ils peinent à s’adapter à la situation, notamment en raison de l’absence des hangars qui les protégeaient du soleil et des intempéries. « Ces opérations ne tiennent pas compte de nos réalités économiques », s’est plaint l’un des commerçants, déplorant l’impact sur son activité en cette période sensible.