Le mercredi 30 octobre 2024, le gouvernement ivoirien a pris la décision majeure de dissoudre toutes les associations syndicales d’élèves et d’étudiants, y compris la célèbre Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Cette mesure a été annoncée par le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, à l’issue d’un Conseil des ministres présidé par le président Alassane Ouattara. Cette dissolution vise à préserver l’ordre et la sécurité publique tout en garantissant le calme et la cohésion sociale au sein des établissements scolaires et universitaires.
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Un Cadre Légal pour la Dissolution
La décision du gouvernement s’appuie sur l’article 22 de l’ordonnance 2024-368, relative à l’organisation de la société civile, publiée le 12 juin 2024. Cette ordonnance confère au gouvernement les prérogatives nécessaires pour restructurer le secteur associatif, en réponse à des préoccupations croissantes concernant des dérives au sein des associations syndicales estudiantines. « Ces associations estudiantines, notamment celles à caractère syndical, s’adonnent de façon récurrente à des dérives graves dans la conduite de leurs activités », a déclaré M. Coulibaly.
L’ordonnance permet ainsi de maintenir la stabilité dans les espaces scolaires et universitaires, perçus comme des foyers potentiels de violence et de désordre.
Des Préoccupations Croissantes sur les Campus Universitaires
Cette décision intervient dans un contexte particulièrement tendu sur les campus universitaires, où des événements récents ont soulevé des inquiétudes. Notamment, une opération de sécurité a conduit à la découverte d’armes blanches dans des résidences universitaires. Selon le ministre Coulibaly, ces objets dangereux étaient utilisés pour « commettre des crimes et semer le désordre » au sein et au-delà des établissements d’enseignement supérieur.
Le gouvernement ivoirien a également fait référence à des incidents violents passés, dont le meurtre tragique d’Agui Mars Aubin Déagoué, surnommé « Général Sorcier », membre influent de la FESCI, le 29 septembre 2024 à Abidjan. Ce drame a ravivé les préoccupations sur la violence et les comportements déviants au sein des associations syndicales estudiantines.
Impacts et Réactions à la Dissolution
La dissolution des associations syndicales estudiantines pourrait avoir des conséquences significatives sur la représentation des étudiants et leur engagement civique. Bien que le gouvernement insiste sur la nécessité de préserver l’ordre public, de nombreux étudiants et observateurs craignent que cette mesure n’étouffe les voix étudiantes et n’affaiblisse la dynamique associative.
Alors que le gouvernement ivoirien justifie cette action par la nécessité de garantir un environnement d’apprentissage sain et sécurisant, les réactions des étudiants et des acteurs de la société civile seront déterminantes pour comprendre les répercussions de cette dissolution. Le débat autour des associations syndicales estudiantines en Côte d’Ivoire ne fait que commencer, et il sera crucial d’observer comment ces changements affecteront le paysage éducatif et sociopolitique du pays dans les mois à venir.