Société

Un jeune homme abattu près d’une école à Vaulx-en-Velin : Doit-on craindre une guerre des territoires ?

Vaulx-en-Velin (Rhône) — Ce lundi après-midi, une fusillade mortelle a plongé le quartier du Mas du Taureau dans l’effroi. Un jeune homme a été tué par balle, à quelques mètres d’une école élémentaire, sur l’ancien point de deal du chemin des Barques. Les circonstances de l’homicide, survenu vers 13 heures, relancent les craintes d’un regain de tensions entre réseaux de stupéfiants dans cette commune de l’est lyonnais.

Selon les premières informations, la victime, dont l’âge oscille entre 15 et 19 ans selon les sources, aurait été impliquée dans le trafic local. Les forces de l’ordre, dépêchées sur place après plusieurs coups de feu, l’ont retrouvée inconsciente, touchée à la tête. Malgré l’intervention des secours, le pronostic vital n’a pu être rétabli. L’école Angélina Courcelles, située à proximité immédiate, a été confinée pendant près d’une heure par mesure de précaution.

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Un quartier sous tension

Le chemin des Barques, connu pour avoir été le théâtre d’un incendie meurtrier en décembre 2022, était jusqu’à récemment un lieu de deal actif. Délogé par la police il y a quelques semaines, le point de vente aurait été réinvesti par des trafiquants, selon une source policière. « Ce meurtre pourrait s’inscrire dans une logique de reconquête territoriale », indique un enquêteur.

Les riverains, habitués aux tensions liées au trafic, décrivent un quartier apaisé ces dernières années. « D’habitude, les mamans sont assises là avec leurs enfants », confie Hakim, 36 ans, habitant du secteur. « Là, ça recommence. » Un père de famille présent au moment des faits ajoute : « Les coups de feu, on les a tous entendus. C’est choquant. »

Réactions officielles et mesures d’urgence

La maire PS Hélène Geoffroy et le préfet délégué à la sécurité, Antoine Guérin, se sont rendus sur place en fin de journée. La préfecture a annoncé un renforcement des patrouilles policières « pour les semaines à venir », visant notamment à sécuriser les abords des écoles. Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves et enseignants.

Interrogé sur les causes de la violence, Antoine Guérin évoque des « guerres de gangs » liées au trafic. « Le secteur reste sensible, mais nous mobilisons tous les moyens nécessaires », assure-t-il.

Un contexte marqué par la répétition

Ce drame n’est pas isolé. En décembre 2023, un homme avait déjà été abattu sur un autre point de deal à Vaulx-en-Velin. Ces épisodes rappellent les défis persistants de la lutte contre les réseaux, malgré les opérations de démantèlement.

Les enquêteurs privilégient la piste d’un règlement de comptes. La victime, décrite comme un « charbonneur » — terme désignant les vendeurs de rue —, aurait été ciblée de près, selon des sources proches du dossier. L’arme utilisée, une arme de poing, n’a pas été retrouvée.

Entre colère et résignation

Si certains habitants réclament davantage de présence policière, d’autres pointent l’enracinement du trafic. « Ils reviennent toujours », soupire une commerçante sous couvert d’anonymat. Les associations locales, elles, insistent sur la nécessité de solutions sociales. « On ne réglera pas ça avec des caméras ou des barrières », estime un militant.

Les prochains jours s’annoncent déterminants pour le quartier. Alors que les forces de l’ordre multiplient les contrôles, les riverains espèrent éviter un nouvel engrenage de violences. « On veut juste vivre tranquilles », résume Hakim.

En attendant, l’enquête, confiée à la police judiciaire, cherche à identifier le ou les tireurs. Les images de vidéosurveillance et les auditions de témoins pourraient permettre d’éclaircir les circonstances de ce meurtre, qui interroge une nouvelle fois l’équilibre sécuritaire dans cette banlieue lyonnaise.

Épilogue

Alors que le soleil tombait sur le chemin des Barques, les fleurs déposées près du lieu du drame rappelaient le visage d’une communauté meurtrie. Entre les murs fissurés et les cris d’enfants revenus jouer, le quartier tente de panser ses plaies, sous le regard vigilant des forces de l’ordre.

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