L’épidémie de coqueluche continue de s’intensifier en France, avec plus de 130 000 cas recensés et 35 décès depuis le début de l’année 2024. Selon Santé Publique France et l’Institut Pasteur, la situation est alarmante, représentant la plus grande résurgence de la maladie depuis au moins 25 ans. L’épidémie de coqueluche, longtemps considérée sous contrôle, semble connaître un retour massif qui inquiète les autorités sanitaires.
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Une épidémie d’une ampleur inédite
Depuis le début de l’année 2024, l’épidémie de coqueluche a touché 134 639 personnes en médecine de ville, selon le dernier rapport de Santé Publique France au 18 septembre. Cette infection bactérienne, extrêmement contagieuse, affecte en particulier les nourrissons et les personnes âgées. Sur les 35 décès répertoriés, 22 concernent des enfants, dont 20 âgés de moins d’un an, et 13 adultes âgés de 51 à 95 ans. La coqueluche n’a pas été la cause directe pour tous ces décès, mais elle a joué un rôle significatif dans l’aggravation des symptômes.
Une transmission rapide et des symptômes graves
La coqueluche est causée par la bactérie Bordetella pertussis, qui provoque des quintes de toux intenses et prolongées. Très contagieuse, elle se transmet par contact direct avec une personne infectée. Les nourrissons, trop jeunes pour être vaccinés avant deux mois, sont particulièrement vulnérables. Ils risquent de développer une coqueluche maligne, entraînant une détresse respiratoire sévère, voire des défaillances d’organes. Malgré une légère baisse des passages aux urgences après 31 semaines de hausse continue, les niveaux restent très élevés comparés aux années précédentes. Depuis janvier, 277 nourrissons ont été hospitalisés, dont 79 % étaient âgés de moins de six mois.
Le rôle du Covid-19 dans la résurgence de la coqueluche
Les experts de l’Institut Pasteur avancent plusieurs hypothèses pour expliquer la recrudescence de l’épidémie de coqueluche. D’une part, les confinements et les mesures barrières instaurés pour lutter contre le Covid-19 ont réduit l’exposition de la population à la bactérie, ce qui a affaibli l’immunité collective. D’autre part, la souche bactérienne actuellement en circulation semble avoir évolué et présente une résistance accrue aux macrolides, les antibiotiques couramment utilisés pour traiter la coqueluche. Cela complique la prise en charge des patients et favorise la transmission de la maladie. L’épidémie de coqueluche en 2024 est donc loin d’être sous contrôle, et la vigilance reste de mise, notamment pour protéger les populations les plus à risque.