Depuis plusieurs semaines, l’état de santé de Paul Biya, le président camerounais, suscite des interrogations croissantes. L’annulation de plusieurs engagements internationaux alimente les spéculations, notamment après que Paul Biya n’a pas assisté à un sommet sur le développement durable à Hambourg le 7 octobre 2024, comme prévu. À l’instar de sa non-participation au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en France, cette absence a laissé place aux rumeurs. C’est le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui l’a représenté, ce qui renforce l’hypothèse d’un problème de santé grave.
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Malgré les nombreuses rumeurs, aucune communication officielle n’a été faite par l’entourage de Paul Biya. Cette absence de transparence nourrit les doutes, en particulier après que l’avion présidentiel a été repéré à Paris en septembre dernier, suggérant une possible hospitalisation en France. Selon des sources non vérifiées, Paul Biya se trouverait actuellement en Suisse, où il serait suivi par une équipe médicale depuis plusieurs semaines.
La diaspora camerounaise en quête de vérité
Face au manque de clarté sur l’état de santé du président, les Camerounais de l’étranger, notamment les activistes de la Brigade Anti-Sardinards (BAS), cherchent à percer le mystère. Le 6 octobre, ce mouvement d’opposition a adressé une lettre au directeur de l’hôpital d’instruction des armées Percy de Clamart en France, supposé accueillir Paul Biya depuis deux semaines. Robert Wanto, principal signataire de la lettre, réclame l’expulsion « de tous les patients et autorités politiques, dont Monsieur Paul Biya, qui bénéficieraient d’une évacuation sanitaire pour le compte de l’État du Cameroun au sein de l’établissement », selon le magazine Jeune Afrique.
Ce courrier, relayé massivement sur les réseaux sociaux, vise à faire pression sur le gouvernement camerounais pour qu’il communique enfin sur l’état de santé de Paul Biya. L’avocat Christian Ntimbane, dans une lettre adressée à Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du cabinet civil de la présidence, demande des explications sur la disparition du président depuis le sommet Chine-Afrique début septembre 2024. Il insiste sur la nécessité de lever le voile : « s’il est en congés, dites-le. S’il est malade, dites-le aussi. Un président de la République peut tomber malade », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Silence et réactions médiatiques
Malgré la pression de la diaspora et les interrogations qui s’amplifient, l’entourage de Paul Biya n’a toujours pas communiqué officiellement sur son état de santé. Dimanche, plusieurs plateaux télévisés ont repris le sujet, certains évoquant un devoir de transparence de la part des autorités sur cette préoccupation nationale. D’autres ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme des rumeurs infondées, affirmant que rien ne justifie de telles spéculations sans preuves tangibles.
Le débat s’intensifie autour de la question de la transparence politique et de la gestion de l’information par le gouvernement camerounais. Les partisans d’une communication claire rappellent que le peuple a le droit de connaître l’état de santé de son président, tandis que d’autres critiquent les suppositions qui, selon eux, ne font qu’attiser des tensions inutiles.