La juge des référés a validé lundi l’expulsion de l’imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, qui contestait son renvoi de France, estimant notamment qu’il avait délibérément tenu des propos discriminatoires et incitant à la haine envers les femmes et les juifs dans ses prêches.
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Mahjoubi : Contexte juridique
Le tribunal a rendu un jugement ferme en déclarant que les propos tenus par M. Mahjoubi étaient en totale contradiction avec les valeurs fondamentales de la République française. En soulignant que ces déclarations opposaient les musulmans aux non-musulmans et incitaient à la haine envers les juifs et Israël, ainsi qu’à l’apologie du jihad et de la charia, le tribunal a affirmé son engagement envers la promotion de la paix, de la tolérance et du respect des droits fondamentaux pour tous les citoyens, indépendamment de leur religion ou de leurs croyances.
Ce jugement met en lumière l’importance de la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme religieux, ainsi que la nécessité de protéger les valeurs démocratiques et les principes d’égalité et de diversité au sein de la société française. En rejetant les discours de haine et d’intolérance, le tribunal envoie un message fort sur la nécessité de promouvoir un dialogue interreligieux respectueux et constructif, tout en condamnant fermement toute forme de discrimination et d’incitation à la violence.
Recours et réactions
Vendredi, M. Mahjoubi avait déposé par la biais de son avocat, Me Samir Hamroun, une demande de référé-liberté pour contester auprès du juge des référés du tribunal administratif l’arrêté d’expulsion pris par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en personne à l’encontre de son client. Me Samir Hamroun a indiqué à l’AFP avoir interjeté appel de la décision devant le conseil d’Etat qui statuera en référé.
Imam de la petite ville de Bagnols-sur-Cèze, dans le département du Gard (sud de la France), Mahjoub Mahjoubi a été interpellé puis expulsé le 22 février vers la Tunisie. Il était notamment reproché à Mahjoub Mahjoubi la diffusion d’une vidéo dans laquelle il qualifiait le « drapeau tricolore » – sans préciser s’il s’agissait du drapeau français – de « drapeau satanique » qui n’aurait « aucune valeur auprès d’Allah (Dieu en arabe) ».
Décision de la juge
Dans sa décision rendue lundi, la juge estime que M. Mahjoubi « développe un discours théorisant la soumission de la femme à l’homme et impliquant que les femmes ne puissent bénéficier des mêmes libertés ou des mêmes droits que les hommes, en méconnaissance du principe constitutionnel d’égalité ». Elle relève, par ailleurs, que l’imam « tient des propos contre les principes de la République en s’en prenant au drapeau français, emblème national et en faisant l’éloge de la charia », la loi islamique. Elle note, en outre, « que les propos proférés sont des actes de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » envers des personnes « en raison de leur non-appartenance à la religion musulmane ou à l’appartenance à un autre courant de l’Islam ».
Enfin, la juge souligne que les propos de M. Mahjoubi « envers les Juifs désignés notamment comme les ennemis historiques des musulmans qu’il faut combattre sont constitutifs d’actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre les Juifs ». Elle précise, en dernier lieu, que M. Mahjoubi a tenu des propos incitant au terrorisme en faisant une apologie du jihad.