Un groupe de familles d’otages, accompagné de manifestants, a bloqué la circulation devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, exigeant du gouvernement un accord pour assurer le retour des otages retenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Organisée par le Forum des familles des otages et disparus, la manifestation, qui s’est déroulée de manière pacifique, exprime le désespoir des proches des otages face à l’absence de progrès dans les négociations pour leur libération. La rue Azza à Jérusalem a été le théâtre de cet acte symbolique visant à attirer l’attention sur la situation critique des otages encore détenus.
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Les demandes explicites des familles
Les manifestants ont clairement exprimé leurs demandes, promettant de maintenir leur présence devant la résidence de Netanyahu jusqu’à ce qu’un accord satisfaisant soit atteint. Ils tiennent le gouvernement pour responsable de la vie des otages, cherchant ainsi à exercer une pression publique sur les autorités israéliennes.
Cette manifestation survient alors que des informations du Wall Street Journal font état d’un plan international impliquant les États-Unis, l’Égypte et le Qatar pour mettre fin au conflit, assurer le retour des otages du Hamas, et favoriser une normalisation complète entre Israël et ses voisins. Ce contexte international complexe ajoute une dimension particulière à la pression exercée par les familles des otages sur le gouvernement israélien.
Un rappel des tragédies récentes
Le drame du 7 octobre dernier, où 132 otages ont été enlevés par le Hamas, a déjà laissé des cicatrices profondes. Les efforts pour libérer les otages n’ont pas connu de succès complet, avec des pertes humaines tragiques et des négociations difficiles.
Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.
L’armée a confirmé le décès de 28 otages – notamment de deux captifs dont la mort a été annoncée mardi – qui se trouvaient encore à Gaza, citant de nouveaux renseignements et autres informations obtenues par les militaires en opération sur le terrain, au sein de l’enclave côtière.
Un campement symbolique devant la résidence de Netanyahu
Après les discours poignants des membres des familles d’otages, des tentes ont été dressées devant la résidence de Netanyahu. Les familles prévoient de rester dans ce campement symbolique jusqu’à ce que le Premier ministre accepte un accord pour le retour des otages.
Lorsque la manifestation a commencé dimanche, seules quelques dizaines de personnes étaient arrivées au carrefour de la rue Azza, mais la foule s’est rapidement accrue. Les manifestants se sont rassemblés autour d’un cercle de percussions animé et ont brandi des pancartes sur lesquelles figuraient les visages et les noms de ceux qui sont toujours détenus par le Hamas, en criant : « Le cabinet est responsable de la vie des otages ! »
Orin Gantz, la mère d’Eden Zacharia, 28 ans, qui a été enlevée et assassinée en captivité par le Hamas, a exhorté le Premier ministre et le cabinet de guerre à « renoncer à leur ego ».
« Ma fille n’est pas seulement morte, elle est morte sous nos yeux », a-t-elle déclaré.
« Bibi Netanyahu, nous vous faisons confiance. Il n’y a personne d’autre qui puisse [ramener les otages] », a-t-elle poursuivi. « 107 jours, le temps presse. En captivité, il n’y a pas de lendemain. Je le sais parce que j’ai récupéré un corps. »
Shay Binyamin, la fille de Ron Binyamin, 53 ans, qui a été enlevé à Gaza lors d’une promenade à vélo le 7 octobre près du kibboutz Beeri, a déclaré qu’elle en avait assez de supplier le gouvernement pour le retour des otages et qu’elle exigeait un accord, « Achshav [maintenant] ».
« Nous entendons sans cesse parler de nouveaux otages qui ont été assassinés, comme si nous jouions à la roulette russe. Je ne peux pas attendre chaque jour de savoir lequel des otages a été exécuté », a-t-elle souligné.
Jon Polin, le père de l’otage israélo-américain Hersh Goldberg-Polin, enlevé par le Hamas, a prononcé un discours en anglais sur l’incapacité du gouvernement et du Premier ministre à protéger leurs citoyens le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes venus de Gaza se sont livrés à une véritable folie meurtrière dans le sud d’Israël, prenant d’assaut des bases militaires et des communautés et tuant environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils. Les terroristes ont emmené au total 253 otages à Gaza, selon un décompte officiel du gouvernement.
Au-delà des tensions politiques, la manifestation des familles d’otages met en lumière les enjeux humanitaires critiques liés à la situation des otages détenus par le Hamas. Les familles espèrent que leur acte désespéré attirera l’attention nécessaire pour faire avancer les négociations et ramener leurs proches dans l’espoir d’une résolution pacifique.