Le tribunal correctionnel de Nice a condamné le footballeur algérien de 27 ans, Youcef Atal, à huit mois de prison avec sursis et une amende de 45 000 € pour incitation à la haine religieuse. Le verdict a été rendu le 3 janvier.
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Contexte de la condamnation de Youcef Atal
Youcef Atal avait partagé une vidéo sur Instagram lors des attaques sans précédent entre le mouvement du Hamas et Israël en octobre.
La vidéo, mettant en scène le prédicateur Mahmoud Al Hasanat, exprimait de l’empathie pour les enfants de Gaza mais évoluait vers un appel à un « jour sombre pour les Juifs » et invoquait un soutien divin pour les habitants de Gaza jetant des pierres.
Procédure légale
Le tribunal correctionnel de Nice a rendu un verdict déclarant Youcef Atal coupable de haine religieuse, tout en prononçant une peine inférieure à la demande initiale du parquet, qui réclamait dix mois de prison avec sursis. La décision de condamner le footballeur algérien à huit mois de prison avec sursis et à une amende de 45 000 € a été annoncée le 3 janvier. Cette affaire met en lumière la délicatesse des questions liées à la liberté d’expression et à la responsabilité des personnalités publiques, en particulier dans le contexte des médias sociaux.
Suite à la publication de la vidéo controversée, Youcef Atal avait retiré le contenu incriminé le jour suivant, réagissant à un avertissement émis par l’OGC Nice quant à la nature litigieuse de ses propos. Cependant, malgré cette rétractation rapide, les autorités judiciaires ont considéré que l’acte initial de partager la vidéo constituait une violation sérieuse, entraînant des conséquences légales et sportives pour le joueur.
Excuses et défense
Pendant le procès, Youcef Atal a renouvelé ses excuses, insistant sur le fait qu’il avait l’intention de véhiculer un message de paix à travers ses actions. Il a déclaré qu’il n’avait pas visionné la totalité de la vidéo avant de la partager, soulignant une possible méconnaissance du contenu exact de celle-ci. Malgré cette défense, l’argument avancé par Atal n’a pas réussi à convaincre ni le tribunal, ni le vice-procureur, ni les représentants des organisations juives et de la Ligue de football professionnel (LFP).
La décision du tribunal de maintenir la culpabilité d’Atal souligne l’importance accordée à la responsabilité des personnalités publiques, en particulier dans le contexte sensible des médias sociaux, où les publications peuvent avoir un impact significatif. La réticence du tribunal à accepter l’argument de méconnaissance souligne la nécessité pour les personnalités publiques d’être particulièrement vigilantes quant aux contenus qu’elles partagent, même s’il s’agit d’une portion limitée d’une vidéo.
Suspension et impact
Atal, arrière droit à Nice en Ligue 1 depuis 2018, est suspendu de jeu depuis l’incident. Initialement suspendu indéfiniment par son club et ensuite interdit de jouer pendant sept matches par la commission disciplinaire de la LFP, il a déjà purgé cette dernière suspension.
Réponse du public :
Me Antoine Vey, l’avocat de Youcef Atal, a vigoureusement plaidé en faveur de son client, soutenant que l’intention d’Atal était d’exprimer son soutien aux Palestiniens de Gaza plutôt que de promouvoir la haine. Vey a souligné que, selon son interprétation, Atal cherchait à transmettre un message de solidarité envers les habitants de Gaza, marqués par les attaques du mouvement islamiste palestinien Hamas et les représailles israéliennes. Malgré cette ligne de défense, la cour a maintenu la culpabilité d’Atal, soulignant l’importance de l’impact des paroles et des actions sur la cohésion sociale.
Youcef Atal, bien que absent lors de l’annonce du verdict, a suscité un soutien significatif en Algérie. Le joueur, impliqué dans l’équipe nationale de football, a trouvé un écho favorable parmi ses compatriotes. Cependant, l’incident soulève également des questions plus larges sur la responsabilité des personnalités publiques, même dans le contexte de soutien populaire, et sur la nécessité de promouvoir des discours respectueux et inclusifs, surtout dans des situations internationales délicates.
Maintien de l’innocence :
Youcef Atal a vivement souligné sa position non-antisémite au cours du procès, insistant sur le fait qu’il n’était pas opposé aux Juifs ni aux chrétiens, et qu’il ne nourrissait de haine envers personne. Le joueur a cherché à clarifier son intention, affirmant qu’il n’avait partagé la vidéo que dans l’esprit de soutenir les Palestiniens de Gaza, sans avoir l’intention de promouvoir la haine religieuse. Cette déclaration met en avant sa volonté de se distancer de toute connotation antisémite et de faire preuve d’ouverture envers toutes les croyances.
Atal a également mis en avant un exemple concret de son engagement en faveur de l’unité en rappelant son choix de jouer à Tel Aviv avec l’OGC Nice pendant l’été 2022 lors de la Coupe d’Europe. En soulignant cette expérience, il a cherché à démontrer sa volonté de participer à des événements sportifs internationaux, indépendamment des tensions géopolitiques, et à favoriser la compréhension entre les différentes communautés. Cependant, malgré ces arguments, la cour a maintenu la condamnation, soulignant l’importance de la responsabilité et de la sensibilité dans le contexte actuel.
Conséquences futures :
En préparation pour la Coupe d’Afrique des nations avec l’Algérie, Atal doit également supporter le coût de la publication de la condamnation dans les journaux Le Monde et Nice Matin.
Cet incident soulève des questions sur l’intersection du sport, des médias sociaux et de la responsabilité des athlètes à l’ère numérique.