les Relations France-Niger Redéfinies
Le général Abdourahamane Tiani, à la tête du régime militaire issu du coup d’État au Niger en juillet 2023, a récemment déclaré que « le peuple nigérien » serait désormais responsable de dicter les futures relations France-Niger. Cette déclaration intervient après le départ de l’ambassadeur français et des troupes tricolores suite à des désaccords sur la coopération militaire et politique entre les deux pays.
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France-Niger / Le rôle du peuple dans la définition des relations avec la France
Le général Tiani a annoncé que le peuple nigérien aurait un rôle central dans la définition des futures relations France-Niger . Cette déclaration s’inscrit dans le contexte des tensions croissantes entre les deux pays depuis le coup d’État, avec la France refusant de reconnaître les nouvelles autorités du Niger.
France-Niger / La justification du départ des troupes françaises
Le général Tiani a également justifié le départ des troupes françaises en soulignant que leur présence n’avait pas réussi à éliminer la menace terroriste au Niger. Malgré leur mission de lutte contre le terrorisme, les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique continuaient de sévir dans certaines régions du pays.
Le Sahel face à des défis sécuritaires croissants
Le ministre français des armées, Sébastien Lecornu, a exprimé ses inquiétudes concernant la sécurité dans la région du Sahel. Il a averti que le départ des soldats français du Mali, du Burkina Faso et bientôt du Niger pourrait entraîner l’effondrement de la région, soulignant que la France avait joué un rôle crucial dans la stabilisation du Sahel.
Le coup d’État justifié par la menace djihadiste
Le général Tiani a réitéré que le coup d’État avait été motivé par la menace djihadiste qui pesait sur le Niger. Il a expliqué que les dirigeants précédents n’avaient pas écouté les conseils militaires pour faire face à cette menace, mettant ainsi en danger la stabilité du pays.
La diversification des relations internationales
Le général Tiani a également souligné que le Niger ne dépendait pas exclusivement de l’alliance France-Niger sur le plan international. En réponse à la suspension de la délivrance de visas par la France, il a évoqué la possibilité de développer des relations avec d’autres pays.
Lutte contre la corruption et dialogue national
Le régime militaire a accusé les anciens dirigeants de la dilapidation des deniers publics, annonçant la création d’une commission de lutte contre la corruption. De plus, il a mis en place un « dialogue national » visant à rédiger de nouveaux textes régissant la vie politique du Niger.
Tensions avec la Cedeao et nouveaux alliés
Depuis le coup d’État, le Niger fait l’objet de sanctions politiques et économiques de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a menacé d’une intervention armée. Le général Tiani a critiqué le manque d’écoute de la Cedeao quant aux raisons du putsch et a souligné les souffrances des populations dues à l’embargo. Le Niger a également trouvé de nouveaux alliés en la personne du Mali et du Burkina Faso, avec lesquels il a formé l’Alliance des États du Sahel.
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Appel à la libération de l’ancien président
Enfin, Mohamed Bazoum, l’ancien président du Niger séquestré depuis le coup d’État, a saisi la Cour de justice de la Cedeao pour sa libération. Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien envers lui.
Ce contexte politique complexe met en lumière les enjeux géopolitiques et sécuritaires auxquels le Niger est confronté, tout en démontrant sa volonté de prendre en main son destin politique et diplomatique.