En Côte d’Ivoire, les événements récents entourant Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement d’opposition dirigé par l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, continuent de susciter des débats. Deux de ses cadres ont été arrêtés et incarcérés au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (PPA) ces derniers jours. Tandis que l’un a déjà été condamné à une peine de prison ferme, l’autre attend encore son jugement. Cette situation illustre les tensions croissantes entre le pouvoir en place et l’opposition en Côte d’Ivoire.
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Mamadou Traoré : Une condamnation controversée
Mamadou Traoré, un cadre influent du GPS, a été arrêté le 9 août 2024. Son arrestation a rapidement fait les gros titres, notamment en raison des accusations portées contre lui : « diffusion de fausses informations » et « trouble à l’ordre public ». Ces accusations faisaient suite à une publication sur sa page Facebook où il critiquait ouvertement le gouvernement en place et alléguait que du matériel militaire utilisé lors du défilé de l’indépendance ivoirienne avait été loué à une force étrangère. Le 16 août 2024, Mamadou Traoré a été jugé et condamné à deux ans de prison ferme. Cette condamnation a été perçue par certains comme une manœuvre politique pour faire taire les voix dissidentes au sein de l’opposition.
Kando Soumahoro : Un jugement en attente
Quelques jours après l’incarcération de Mamadou Traoré, un autre cadre du GPS, Kando Soumahoro, a été arrêté le 14 août 2024. Contrairement à son collègue, Soumahoro n’a pas encore été jugé. Les accusations portées contre lui concernent notamment le « maintien illégal d’un parti politique » et le « trouble à l’ordre public ». Kando Soumahoro avait participé à une réunion de l’opposition qui s’était tenue au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), marquant ainsi la détermination du GPS à rester actif malgré les pressions.
Le GPS face aux défis juridiques et politiques
La justice ivoirienne avait ordonné la dissolution du GPS en 2021, mais un pourvoi en cassation est toujours en cours. Selon les avocats du mouvement, tant que les voies de recours ne sont pas épuisées, GPS n’est pas encore officiellement dissous. Cette incertitude juridique n’a pas empêché le régime en place de poursuivre ses actions contre les membres du GPS, augmentant ainsi les tensions politiques dans le pays. Pour l’opposition, ces arrestations sont perçues comme une tentative d’étouffer toute contestation en vue des prochaines échéances électorales.
L’arrestation et la condamnation des cadres de GPS montrent les défis auxquels le mouvement doit faire face dans un contexte politique tendu en Côte d’Ivoire. La situation demeure préoccupante, avec des implications potentielles pour la stabilité politique du pays.