Hugues Fabrice Zango est champion du monde du triple saut. La première médaille d’or dans une grande compétition internationale pour son pays, le Burkina Faso, et un accomplissement personnel immense pour le triple sauteur qui en est passé par toutes les étapes pour décrocher le Graal, sous l’égide d’un homme bien connu de l’athlétisme français, un certain Teddy Tamgho.
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Élève de la légende de l’athlétisme français Teddy Tamgho, recordman du monde du triple saut en salle (18,07m), et désormais champion du monde de la discipline. Lundi 22 août à Budapest (Hongrie), Hugues Fabrice Zango a a devancé les Cubains Lázaro Martinez (17,41 m) et Cristian Napoles (17,40 m), grâce à son cinquième essai (17,64 m), qui lui a permis de décrocher l’or sur les rives du Danube. La première breloque dorée pour son pays, le Burkina Faso, dans une grande compétition internationale.
Et pourtant, si tous les éléments semblaient réunis pour que le médaillé de bronze à Tokyo truste la première marche du podium cette fois, le concours aurait pu ne pas se dérouler comme il le souhaitait. Avec un premier essai décevant à 17,37 m, Tamgho a eu peur de voir son protégé plafonner.
Ce n’est pas faute d’avoir eu les coudées franches, après la blessure du Jamaïcain Jaydon Hibbert. Mais c’est justement cet abandon qui a failli le faire sortir de son concours. « Il y a une coupure de courant après la blessure du Jamaïcain, a analysé Teddy Tamgho pour le site officiel des Jeux Olympiques. Pendant la saison, il a toujours sauté à 17,60 m assez facilement et là, il a failli tomber dans ce piège du concours pas assez relevé. Après le quatrième saut, il n’était plus dedans. »
« Teddy m’a dit, « tu dors », parce qu’à l’échauffement, j’étais en grande forme, donc il m’a dit de me relâcher et juste reproduire 17,60 m et ça ira », a relaté le Burkinabè. Assez pour réveiller la bête. « Hugues est dur dans son cerveau, croyez-moi, a martelé son entraîneur à notre micro. Quand vous avez un élève qui, toute sa scolarité, a été premier de sa classe, est venu du Burkina Faso avec ses propres économies, est passé d’un climat à 35 degrés tous les jours à 5 degrés pour s’entraîner… vous savez qu’un jour, il va se passer quelque chose. » Et ce jour est enfin arrivé.
Hugues Fabrice Zango en a vu de toutes les couleurs
Avant de connaître la consécration de l’or, le triple sauteur de 30 ans, Hugues Fabrice Zango est passé par toutes les étapes. Le bronze aux Jeux en 2021, la même couleur aux Mondiaux de Doha en 2019, puis l’argent à ceux de Eugene l’année dernière. Avec, pendant tout ce temps, en ligne de mire, la plus haute marche du podium. Lui qui sait qu’il est capable de grandes choses depuis ses 18,07 m réalisés en salle à Aubière. Une consécration qui a de quoi faire germer quelques idées pour Paris 2024.
« Il n’y a pas eu de raccourci pour moi. Depuis 2019, j’ai vraiment rêvé d’une médaille d’or et aujourd’hui, je l’obtiens après quatre ans, s’est épanché Hugues Fabrice Zango. Je suis vraiment content de ce que j’ai pu produire et ça devrait beaucoup plus me relâcher pour l’année prochaine et les Olympiades. J’ai les outils pour aller chercher de grosses performances. »
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En octobre, Hugues Fabrice Zango soutiendra sa thèse en génie électrique, après quoi il en aura fini avec son doctorat et les études. Lui qui avait déjà déménagé à l’Insep pour profiter du travail 24h/24 avec Teddy Tamgho aura davantage de temps libre pour se concentrer à 100% sur le saut.