Un Airbus A320 d’Air Corsica contraint de reporter son atterrissage après un incident technique

Mercredi 5 mars, un Airbus A320 de la compagnie Air Corsica, reliant Paris à Ajaccio, a dû interrompre sa descente à quelques minutes de l’atterrissage. Une panne des volets hypersustentateurs – un incident technique rare – a contraint les pilotes à maintenir l’appareil en vol pendant vingt minutes, avant un atterrissage sécurisé sous surveillance des secours. Les 135 passagers, sains et saufs, ont vécu une attente tendue, révélatrice des protocoles stricts qui régissent l’aviation civile

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Un atterrissage sous haute tension

Le vol XK775, opéré par un Airbus A320 Neo, approchait de l’aéroport d’Ajaccio vers 11h30 lorsque l’alarme a retenti. Les capteurs ont signalé un blocage des flaps (volets), des surfaces mobiles essentielles pour réduire la vitesse lors des phases d’approche. « L’avion a brutalement remis les gaz alors qu’on était presque arrivés », témoigne une passagère dans Corse Matin. Le commandant de bord a alors annoncé : « Nous rencontrons un problème technique. Préparez-vous à un atterrissage alternatif si nécessaire. »

Selon les procédures, l’appareil a entamé des rotations au-dessus du golfe d’Ajaccio. Objectif : brûler du carburant pour alléger la structure et faciliter l’atterrissage. « On sentait que quelque chose n’allait pas, mais l’équipage restait calme », ajoute la voyageuse.

Flaps Jammed : comprendre l’incident technique

Les flaps, situés sur le bord des ailes, se déploient à 30° lors de l’atterrissage pour augmenter la portance à basse vitesse. Leur blocage (Flaps Jammed) force les pilotes à adapter leur trajectoire. « Sans ces volets, la vitesse d’approche doit être plus élevée, et la distance de freinage s’allonge », explique un ingénieur aéronautique contacté pour l’article.

Dans ce cas, l’Airbus A320 a finalement atterri à Ajaccio malgré une piste de 2 340 m – contre 3 500 m à Nice ou Marseille, options initialement évoquées. Les pompiers, prépositionnés sur le tarmac, ont vérifié les systèmes de freinage surchauffés, sans intervention nécessaire.

Procédures en cascade

L’incident a déclenché une chaîne de mesures :

  1. Signalement immédiat aux autorités de l’aviation civile.
  2. Immobilisation de l’appareil pour expertise technique.
  3. Remplacement de l’avion pour le vol suivant Ajaccio-Marseille.

Air Corsica salue le « professionnalisme » de ses équipes, précisant qu’aucun blessé n’est à déplorer. Les contrôles en cours visent à identifier l’origine de la panne – probablement un dysfonctionnement mécanique ou hydraulique.

Passagers entre inquiétude et soulagement

À bord, l’attente a été marquée par des consignes strictes. « Les hôtesses ont répété les positions de sécurité, même si personne ne paniquait », raconte un autre passager. Après quinze minutes supplémentaires dans l’avion posé – le temps de vérifier l’absence de fuites ou d’incendie –, les voyageurs ont pu regagner le terminal.

La compagnie a envoyé des excuses formelles, offrant des compensations individuelles. « Ces événements rappellent que l’aviation reste le transport le plus sûr, car le plus préparé aux imprévus », tempère un expert en sécurité aérienne.

Air Corsica sous les projecteurs

Cet incident survient dans un contexte de croissance pour la compagnie corse, qui a transporté 1,8 million de passagers en 2023. Son parc de six Airbus A320 est soumis à des contrôles renforcés depuis 2022, après une directive de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) sur les systèmes de volet.

Les données du vol XK775 – enregistreurs de vol, capteurs de pression – seront analysées pendant plusieurs jours. « Chaque panne est une leçon », résume un mécanicien d’Air Corsica.

Conclusion


Si l’épisode s’est conclu sans dommage, il souligne la fragilité des machines face aux lois de la physique. À Ajaccio, l’Airbus A320 incarne désormais deux réalités : la technicité des pilotes, capables de transformer un incident en routine, et l’invisible travail des ingénieurs qui, chaque nuit, traquent la défaillance avant qu’elle ne survienne.

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