La Cour suprême d’inde a annulé la libération prématurée de onze hommes reconnus coupables de viol collectif sur Bilkis Bano, une femme musulmane enceinte, lors des émeutes de 2002 dans l’État du Gujarat. Ces hommes, faisant partie d’une foule hindoue, avaient également été condamnés pour le meurtre de 14 membres de sa famille. Leur libération en août 2022, ordonnée par le gouvernement du Gujarat, avait suscité une indignation mondiale.
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Inde / La justice rétablie : les condamnés devront retourner en prison
La Cour suprême, dirigée par le juge BV Nagarathna, a déclaré que l’État du Gujarat n’avait pas le pouvoir d’ordonner une remise de peine, car les hommes avaient été jugés et condamnés par un tribunal du Maharashtra voisin.
La remise de peine ayant été annulée, les condamnés doivent retourner en prison dans les deux semaines. Le jugement souligne l’importance de préserver l’État de droit malgré les répercussions potentielles.
Réactions mondiales et la responsabilité de Narendra Modi
La libération des condamnés avait été autorisée par le gouvernement du Gujarat, dirigé à l’époque par le Premier ministre actuel, Narendra Modi, suscitant des critiques à l’échelle mondiale.
Modi, alors ministre en chef du Gujarat lors des émeutes, a été critiqué pour son rôle présumé dans la gestion insuffisante de la violence. Le jugement historique pourrait avoir des implications significatives dans le contexte politique et social du Gujarat.
Inde / Le combat de Bilkis Bano pour la justice
Bilkis Bano, la victime, a déclaré devant la Cour suprême que la libération des hommes avait ébranlé la conscience de la société. Son témoignage sur l’attaque, l’un des crimes les plus horribles des émeutes, expose la brutalité qu’elle a subie
. Malgré de nombreuses difficultés, y compris des tentatives d’intimidation, elle a persisté dans sa quête de justice, décrivant la libération des agresseurs comme une trahison du système judiciaire.
Inde / Les émeutes de 2002 et la tragédie de Bilkis Bano
Les émeutes de 2002 ont été déclenchées par l’incendie d’un train de pèlerins hindous à Godhra, faisant 60 morts. Les violences anti-musulmanes qui ont suivi ont entraîné la mort de plus de 1 000 personnes en trois jours, principalement des musulmans.
Bilkis Bano, alors enceinte de son deuxième enfant, a été attaquée avec sa famille. Elle a survécu à un viol collectif et au meurtre de sa cousine et de son nouveau-né, marquant l’un des épisodes les plus traumatisants des émeutes.
Le long combat pour la justice et les défis rencontrés
L’histoire de Bilkis Bano révèle un long et cauchemardesque combat pour la justice. Les premières arrestations n’ont eu lieu qu’en 2004, après que la Cour suprême a transféré l’affaire aux enquêteurs fédéraux.
Des obstacles tels que l’intimidation, la destruction de preuves et des menaces de mort ont jalonné sa quête. Bien que de nombreuses personnes aient été condamnées, certaines figures clés ont bénéficié de libérations sous caution, soulevant des questions sur l’efficacité du système judiciaire.
Inde / Les émeutes de 2002 et la responsabilité politique persistante
Malgré les émeutes de 2002, Narendra Modi a nié toute faute et n’a pas présenté d’excuses. En 2013, la Cour suprême a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour le poursuivre.
Cependant, les critiques continuent de lui reprocher son rôle dans les émeutes. La libération prématurée des agresseurs de Bilkis Bano a ravivé le débat sur la responsabilité politique et la nécessité de garantir la justice pour les victimes.