L’Institut National de Formation des Agents de Santé (INFAS) de Korhogo est au cœur d’une polémique impliquant les étudiants de Licence 3 inscrits à titre privé. La publication d’une note d’information, datée du 14 décembre 2024, exige le paiement intégral des frais de scolarité avant le 17 décembre pour pouvoir participer aux examens pratiques prévus du 19 au 21 décembre. Une situation qui soulève une vague d’inquiétudes et d’indignation parmi les étudiants.
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Des frais en hausse et un délai jugé irréaliste
Traditionnellement, les étudiants avaient jusqu’à leur quatrième année pour régulariser leurs frais de scolarité avant de retirer leur certificat. Cependant, cette année marque un tournant avec l’instauration d’une règle stricte : seuls ceux qui auront réglé l’intégralité des frais (atteignant jusqu’à 900 000 FCFA pour l’année en cours) seront autorisés à accéder à la salle d’examen. Le délai imposé, de seulement 72 heures, place des milliers d’étudiants dans une position extrêmement précaire.
Une charge financière lourde
Les frais de scolarité à l’INFAS, estimés entre 800 000 et 900 000 FCFA par année, sont déjà une charge importante pour les familles. À cela s’ajoutent des frais annexes tels que les équipements pratiques, le matériel pédagogique ou encore les déplacements liés aux stages. Cette exigence soudaine a laissé bon nombre d’étudiants désemparés, incapables de mobiliser des sommes aussi importantes en un temps si court.
Une étudiante témoigne : « Nous avons toujours eu la possibilité de solder nos frais avant le retrait du diplôme. Ce changement brutal est injuste et insoutenable. Cela met en péril notre année, notre avenir, et celui de nos familles. »
Des conséquences graves en cas de non-paiement
Selon les étudiants, ceux qui ne parviendront pas à solder leurs frais d’ici la date limite se verront non seulement exclus des examens mais risquent également l’invalidation de leur année scolaire. Cette perspective entraîne des coûts supplémentaires, car ceux qui redoublent devront payer deux fois plus pour reprendre leur formation l’année suivante.
Absence de syndicats étudiants : une impasse dans les négociations
Contrairement à d’autres institutions d’enseignement supérieur, l’INFAS ne dispose pas de syndicats ou d’associations étudiantes pour défendre les droits des élèves face à de telles situations. Les délégués étudiants affirment que toutes leurs tentatives de négociation avec l’administration ont échoué. « On nous ferme toutes les portes. Nous ne savons plus vers qui nous tourner », déclare un délégué de la promotion 21-24.
Un problème au-delà de Korhogo
Si le cas de Korhogo est particulièrement médiatisé, d’autres campus de l’INFAS à travers le pays semblent également touchés par cette mesure. À Abidjan, Bouaké ou encore Daloa, des étudiants rapportent des augmentations similaires des frais et des exigences de paiement qui mettent à mal leur capacité à poursuivre leur formation.
Quelles solutions pour les étudiants ?
Les étudiants de l’INFAS demandent une seule chose : être autorisés à composer leurs examens et bénéficier d’un délai supplémentaire pour solder leurs frais, comme cela a toujours été le cas dans le passé. Cette demande semble être une solution raisonnable qui permettrait de préserver leur année scolaire tout en répondant aux exigences financières de l’institution.
Appel à l’intervention du ministère
Face à l’impasse actuelle, de nombreux étudiants appellent le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique à intervenir pour réguler cette situation. Une médiation pourrait permettre d’établir un compromis entre l’administration de l’INFAS et les étudiants, évitant ainsi un drame académique pour des milliers de jeunes en formation.
Conclusion
La situation à l’INFAS de Korhogo reflète une problématique plus large dans le système de formation en Côte d’Ivoire : l’augmentation des frais d’inscription et l’absence de cadre structuré pour défendre les droits des étudiants. Dans un secteur aussi crucial que la santé, où chaque agent formé est essentiel pour le pays, ces difficultés posent la question de l’accessibilité à une éducation de qualité pour tous. Si une solution rapide n’est pas trouvée, le futur de nombreux jeunes et l’avenir du système de santé pourraient être compromis.