À chaque nouvelle actualité sur l’Intelligence artificielle, on se dit que cela devient presque impossible d’aller plus loin. Pourtant, Meta prouve le contraire. La société travaille sur le développement d’un système d’IA capable de décoder l’activité cérébrale pour la traduire en images.
L’Intelligence artificielle à la conquête du cerveau humain
Le cerveau humain est une réelle merveille de l’évolution, capable de traiter une quantité immense d’informations chaque seconde. Selon les recherches les plus récentes, on estime que sa « bande passante » équivaudrait à 1 exaoctet par seconde. Un chiffre bien supérieur à ceux des supercalculateurs les plus puissants jamais conçus. Les neurosciences computationnelles et la génomique du XXIe siècle ont largement fait avancer la compréhension de cet organe complexe. Malgré cela, une large partie du processus de traitement de l’encéphale humain reste méconnue. Dans cette nébuleuse, Meta travaille actuellement sur un système au potentiel fort : comprendre les processus internes de notre esprit grâce à l’IA.
La technologie derrière l’innovation
La trouvaille de Meta repose sur le principe de magnétoencéphalographie (MEG). Il s’agit d’une technique d’imagerie cérébrale non invasive (qui ne nécessite pas d’intervention physique sur le cerveau) capable d’enregistrer des milliers de mesures issues de l’activité cérébrale chaque seconde. L’équipe qui travaille sur le projet a donc développé un système d’Intelligence artificielle reposant entièrement sur ce principe et qui peut décoder les représentations visuelles du cerveau de manière très précise.
Au cœur de cette matrice siège une architecture tripartite : un encodeur d’images, un encodeur cérébral et un décodeur d’images. Le premier encodeur fait office de constructeur de variations de la représentation d’une image unique, en fonctionnant indépendamment de l’activité du cerveau. L’encodeur cérébral, lui, joue le rôle d’aligneur et synchronise les signaux MEG sur les représentations envoyées par le premier encodeur. Enfin, le décodeur reconstitue l’image finale en s’appuyant sur les données précédemment récupérées des représentations cérébrales.
Un pas vers l’avenir de la médecine et de l’Intelligence artificielle
On pourrait croire (à juste titre) qu’un ordinateur capable de lire dans le cerveau humain serait à classer dans la catégorie cauchemars de la SF. Mais il faut également avouer que si cette technologie est plus largement développée, les implications pourraient être révolutionnaires. Premièrement, le domaine du traitement des images par le cerveau est largement inexploité. Une telle technologie pourrait donc offrir un aperçu inédit sur ce processus. Si l’on regarde à plus long terme encore, elle pourrait également être une alternative thérapeutique offerte aux personnes souffrant de lésions cérébrales. Alzheimer, démence fronto-temporale ou sclérose latérale amyotrophique, les individus atteints de ces nombreuses affections pourraient potentiellement profiter de cette innovation.
Pour le moment, il ne faut pas nier que les résultats sont impressionnants. Pour autant, ils sont loin d’être parfaits, et les images générées sont souvent inexactes dans le détail. Si l’on compare le MEG à l’IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle), cette dernière est moins rapide, mais sa précision spatiale est plus élevée. Actuellement, ce n’est que le début, et la marge d’amélioration reste encore très large. Le commencement est en tout cas très encourageant.
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Au croisement de la biologie et de l’Intelligence artificielle, Meta franchit un cap très important. La compréhension du cerveau est une quête entreprise depuis l’Antiquité, période où nos ancêtres avaient déjà compris qu’il était le siège de l’esprit. L’imitation logicielle du fonctionnement de l’esprit humain est peut-être l’une des voies à creuser pour en saisir les fondements. Tout reste encore à jouer.