
Krafton, connu pour PUBG, dévoile inZOI, un simulateur de vie en accès anticipé sur PC depuis ce 28 mars. Propulsé par l’Unreal Engine 5, le titre sud-coréen mise sur un réalisme graphique poussé, un monde ouvert interactif et une personnalisation inédite pour concurrencer la franchise culte de Maxis.
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Un réalisme visuel inégalé
La première différence saute aux yeux : inZOI exploite l’Unreal Engine 5 pour offrir des environnements et personnages hyperréalistes. Les villes de Bliss Bay (inspirée de la Californie) et Dowon (style urbain coréen) détaillent bâtiments, ombres et reflets avec une précision photographique. Les Zois — avatars contrôlés par les joueurs — se modèlent via une interface permettant de régler traits de visage, morphologie ou expressions, synchronisables via une appli iOS.
À l’inverse, Les Sims 4, sorti en 2014, conserve un style cartoon volontairement simplifié. Si cet art direction permet une meilleure accessibilité technique, le fossé technologique entre les deux titres est palpable. inZOI exige cependant un PC équipé d’au moins une RTX 3070, contre des configurations plus modestes pour son concurrent.
Monde ouvert vs instances cloisonnées
inZOI mise sur l’immersion d’un monde ouvert sans écrans de chargement. Les joueurs explorent à pied, en bus ou en voiture — ces dernières étant progressivement intégrées — des quartiers dynamiques où météo, horaires urbains et événements sociaux évoluent en temps réel. Les interactions entre Zois se veulent organiques, avec un système de réputation et de karma influençant les relations.

Les Sims 4 reste tributaire de zones cloisonnées, nécessitant des chargements fréquents. Une limite partiellement contournée par des mods communautaires, mais qui fragmente l’expérience. inZOI réhabilite ainsi une approche abandonnée depuis Les Sims 3, tout en ajoutant des couches de complexité (trafic routier, emplois accessibles).
Création boostée à l’IA et activités étoffées
La personnalisation dépasse ici les standards du genre. L’éditeur de inZOI intègre une IA générative pour concevoir objets 3D à partir de photos importées. Les joueurs modifient aussi l’environnement urbain : panneaux publicitaires, mobilier, taux de criminalité ou météo. Un studio de création permet même de bâtir des maisons via des outils avancés, bien que jugés complexes pour les novices.

Côté activités, les Zois cuisinent avec des animations spécifiques à chaque plat, pratiquent le yoga, ou travaillent dans des lieux visitables — comme une agence de talents. Les Sims 4, lui, repose davantage sur des interactions symboliques (gestes génériques, objets décoratifs), sauf via des extensions payantes.
Interactions sociales et réalisme brut
Là où Les Sims 4 édulcore les conflits (bagarres stylisées, émotions simplifiées), inZOI explore des dynamics plus âpres. Les Zois peuvent en venir aux mains, lancer des objets, ou propager des maladies. Le jeu prévoit aussi des accidents de voiture et des interventions policières, reflétant une vision moins idéalisée de la vie quotidienne.

Les relations se construisent via un système d’émotions lié à des besoins (sommeil, faim, reconnaissance), tandis qu’un calendrier communautaire rythme la vie urbaine. Reste que l’IA, bien que prometteuse, souffre encore d’incohérences selon les testeurs : répliques répétitives, bugs lors des dialogues.
Premiers retours : entre enthousiasme et réserves
La presse salue l’ambition, mais note des lacunes typiques d’un accès anticipé. Le Journal du Geek (7/10) souligne des « environnements superbes » mais une « profondeur à affiner ». Jeux Vidéo (13/20) pointe un « monde ouvert parfois vide » et une configuration trop exigeante.

Les atouts ? Une personnalisation « inédite », selon Jeux Vidéo Magazine (8/10), et une plateforme communautaire (Canvas) facilitant le partage de créations. Les joueurs peuvent importer leurs propres musiques ou textures, une flexibilité absente chez Les Sims.
Un pari technologique et créatif
Avec inZOI, Krafton ne se contente pas de copier une formule : il hybrid le simulateur de vie avec des mécaniques de jeu de rôle et de city-builder. La gestion de ville (réglage de la sécurité, planning des transports) coexiste avec des récits individuels, le tout dans un écosystème modifiable à volonté.
Reste à voir si le titre trouvera son public. Les exigences techniques pourraient freiner une partie des joueurs, tout comme la complexité des outils. Mais pour les amateurs du genre lassés par le modèle économique de Les Sims — basé sur des dizaines de DLC —, inZOI propose un univers unifié, riche… et moddable sans surcoût.
Perspectives
inZOI n’est pas encore le tueur de Les Sims tant espéré par certains. Mais son approche ambitieuse, combinant réalisme, liberté créative et interactions sociales approfondies, ouvre une nouvelle voie pour le genre. Comme le résume un testeur : « C’est plus qu’un jeu — c’est un bac à sable où l’on expérimente la vie, sans filtre. » Reste à Krafton à polir ce diamant brut pour qu’il rayonne pleinement.