L’armée israélienne a ordonné l’évacuation sous vingt-quatre heures vers le sud de plus d’un million d’habitants du nord de la bande de Gaza, a rapporté l’Organisation des Nations unies (ONU), vendredi matin 13 octobre, au septième jour de la guerre entre Israël et le Hamas.
Les préoccupations de l’ONU face à cette demande d’évacuation
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Dans un communiqué, Tsahal appelle à « l’évacuation de tous les civils de la ville de Gaza de leurs maisons vers le sud pour leur propre sécurité et leur protection et à se déplacer vers la zone au sud du Wadi Gaza », un ruisseau situé au sud de la ville. « Vous ne serez autorisé à retourner dans la ville de Gaza que lorsqu’une autre annonce le permettant sera faite », a ajouté l’armée. L’ONU s’est inquiétée jeudi soir de cette demande d’évacuation, estimant « impossible qu’un tel déplacement de population ait lieu sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices ».
Bilan des hostilités entre Israël et le Hamas
Depuis le début des hostilités, déclenchées le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, environ 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël. Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes massives lancées en riposte ont fait 1 537 morts, dont de nombreux civils, selon les autorités locales.
Réaction de l’ONU et d’Israël
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a averti qu’une évacuation d’une telle ampleur concernerait 1,1 million de personnes et était « impossible sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices ». Dans ces circonstances, « les Nations Unies appellent fortement à ce que cet ordre, s’il est confirmé, soit annulé pour empêcher de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse », a-t-il insisté. L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Gilad Erdan, a réagi en accusant l’ONU d’avoir « fermé les yeux face au Hamas qui s’armait et utilisait la bande de Gaza pour cacher ses armes ».
Les annonces du Premier ministre israélien
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait promis, après un entretien à Tel-Aviv avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, d’anéantir le Hamas. « Tout comme l’EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé », a affirmé le premier ministre en référence au groupe Etat islamique.
Intensification des bombardements et préparation d’une offensive terrestre
Ces derniers développements laissent présager une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas. L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir largué sur la bande de territoire environ 6 000 bombes pour un total de 4 000 tonnes d’explosifs depuis samedi.
Conséquences humanitaires et infrastructures endommagées
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (OCHA) accueille environ 64 % de ces déplacés dans 102 de ses établissements. La seule centrale électrique de la bande de Gaza s’est retrouvée à court de carburant, coupant l’approvisionnement en électricité et privant la plupart des habitants d’eau potable. Des infrastructures essentielles, comme un réservoir d’eau et une usine de désalinisation, ont été touchées par des frappes aériennes.
La situation à Gaza
La bande de Gaza, enclave pauvre et exiguë où s’entassent 2,4 millions d’habitants, subit un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2006, imposé par Israël, privant la population d’approvisionnements en eau, électricité et nourriture.
Déploiement de soldats israéliens et diplomatie internationale
Outre les bombardements, l’armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à la frontière avec le Liban, pays depuis lequel le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas, lance régulièrement des roquettes contre Israël. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé la nécessité de répondre aux besoins humanitaires des habitants de Gaza tout en soutenant les opérations de sécurité israéliennes.
Réunions internationales et solidarité avec Israël
Vendredi également, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir à New York pour aborder la situation dans la bande de Gaza. Les présidentes de la Commission européenne et du Parlement européen se rendent en Israël pour exprimer leur solidarité avec les victimes des attaques terroristes du Hamas. Les chefs de la diplomatie allemande et française doivent également se rendre en Israël pour des entretiens avec les dirigeants israéliens.