Javier Tebas : les dessous de sa démission à la tête de Liga
Javier Tebas vient de présenter sa démission, et n’est donc plus le président de la Liga ! Une info qui fait l’effet d’une bombe en Espagne ? Pas vraiment, puisque si le sulfureux avocat et homme d’affaires espagnol a quitté son poste, c’est pour pouvoir se représenter et espérer un quatrième mandat. C’est donc une simple procédure administrative pour accélérer le processus qui lui permettra d’être réélu.
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Un président controversé
Son mandat expirait le 26 décembre prochain, et tout indique effectivement qu’il sera de nouveau « élu » président de la Liga. Pour la simple raison qu’il est le seul candidat pour occuper le poste, et il deviendra donc pour la quatrième fois consécutive le patron du championnat espagnol, rôle qu’il occupe depuis 2013. En dix ans, Javier Tebas s’est affirmé comme un personnage plutôt clivant de l’autre côté des Pyrénées, n’hésitant pas à aller au clash avec certains hommes forts du foot ibérique comme Florentino Pérez ou les présidents de la Fédération Angel Villar et Luis Rubiales.
Il a aussi mis en place un fair-play financier très strict pour les clubs espagnols et s’en prend très régulièrement aux clubs états comme le PSG. Ses détracteurs devront encore le supporter pendant un bon moment.
Un bilan mitigé pour Javier Tebas
Mais que peut-on retenir de son action à la tête de la Liga ? Si l’on regarde les chiffres, on peut lui reconnaître une certaine réussite économique. Sous son impulsion, les droits TV ont explosé, passant de 800 millions d’euros en 2013 à 2 milliards en 2020. La Liga est ainsi devenue le deuxième championnat le plus riche du monde derrière la Premier League anglaise. Tebas a également œuvré pour réduire l’endettement des clubs, qui est passé de 650 millions à 50 millions en sept ans. Il a aussi favorisé l’internationalisation du championnat, avec notamment l’organisation de matchs aux États-Unis ou en Arabie Saoudite.
Mais ces succès ont aussi un revers. La politique de Javier Tebas a creusé les inégalités entre les clubs, avec une répartition des droits TV très favorable au Real Madrid et au FC Barcelone, qui captent à eux seuls près de la moitié des revenus. Les autres équipes peinent à rivaliser sportivement et financièrement avec les deux géants, ce qui entraîne une baisse du suspense et de l’intérêt du championnat.
Par ailleurs, Javier Tebas a été accusé de favoritisme envers certains clubs, notamment le Real Madrid, dont il est un fervent supporter. Il a également été critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire, qui a provoqué des tensions avec les joueurs et les syndicats sur les questions de salaires, de calendrier ou de protocole sanitaire.
Quel avenir pour la Liga ?
Avec la démission de Javier Tebas, la Liga s’apprête donc à entamer un nouveau cycle. Mais il ne faut pas s’attendre à un changement radical, puisque le président sortant devrait être reconduit sans opposition. Il aura toutefois quelques défis à relever pour maintenir l’attractivité et la compétitivité du championnat espagnol. Il devra notamment faire face à la concurrence des autres ligues européennes, qui cherchent à augmenter leurs revenus et leur visibilité.
Javier Tebas devra aussi gérer les conséquences du départ de Lionel Messi, qui était l’un des principaux atouts de la Liga sur le plan sportif et médiatique. Enfin, il devra composer avec les aspirations des clubs à plus d’autonomie et de démocratie, qui se sont exprimées notamment lors du projet avorté de Super Ligue européenne.
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