« Je dois sanman mon Kadhafi » : La guerre incessante contre le fléau de la nouvelle drogue en Côte d’Ivoire
La jeunesse ivoirienne est aux prises avec une menace grandissante : la drogue baptisée « Kadhafi ». Cette nouvelle substance inquiétante continue de faire des ravages, et les autorités nationales sont engagées dans une lutte acharnée pour la contenir.
Kadhafi : Une mixture de médicaments et de boissons
La drogue Kadhafi est composée d’un mélange de comprimés de Tramadol dosés à 250 mg et de la boisson alcoolisée Vody, avec une teneur en alcool de 18%.
Le Vody, une boisson énergisante alcoolisée, est populaire en Côte d’Ivoire et dans certains pays de la sous-région, mais son contenu inclut de l’alcool, de la niacine, de l’acide pantothénique, des vitamines B6 et B12. Le Tramadol, quant à lui, est un médicament utilisé pour traiter des douleurs modérées à sévères, mais sa combinaison avec l’alcool est fortement déconseillée en raison des effets secondaires dangereux qu’elle peut provoquer, tels que la somnolence, les vertiges, les vomissements, les convulsions, les hallucinations et l’anxiété. Malheureusement, cette combinaison constitue un véritable cocktail explosif prisé par de nombreux jeunes à la recherche de sensations fortes, suscitant de graves préoccupations pour la santé publique en Côte d’Ivoire.
Une saisie importante à Kanawolo
Le jeudi 7 septembre 2023, un individu a été appréhendé au poste de contrôle de Kanawolo (Niakara) par les agents de la Cellule anti-drogue de Bouaké. Sa cargaison illicite comprenait 320 plaquettes de Tafrodol 120mg et 40 plaquettes de Tramaking 250mg. Ces comprimés, utilisés pour la préparation de la drogue « Kadhafi », étaient habilement dissimulés dans le coffre d’un car en provenance de Korhogo et en route vers Abidjan. Au total, ce sont 3600 comprimés de Tramadol qui ont été saisis par les forces de l’ordre.
Une enquête en cours
Les autorités ont immédiatement lancé une enquête pour déterminer les responsabilités liées à cette découverte frauduleuse. Alors que la rentrée scolaire approche à grands pas, la police multiplie ses efforts pour lutter contre ce nouveau fléau, amplifié par l’influence des réseaux sociaux.
Une série de saisies et d’arrestations
Ces derniers jours, les forces de l’ordre ont réussi à saisir près de cinq tonnes de drogues, dont une grande quantité de « Kadhafi ». De plus, une usine de production de cette substance a été démantelée dans la commune d’Abobo, où RFI a pu suivre une opération policière.
Kadhafi : Une menace qui touche toutes les catégories de jeunes
La consommation de la drogue « Kadhafi » touche désormais presque toutes les catégories de jeunes en Côte d’Ivoire. Les chauffeurs, les conducteurs, et les résidents de différentes communautés ne sont pas épargnés. Le capitaine Olivier Dosso, commissaire principal de police et chef de district de police d’Abobo, explique : « C’est presque toutes les catégories de jeunes qui consomment cette drogue. Ça peut être des chauffeurs, des conducteurs, les habitants de nos différentes communautés… ».
Une législation à revoir
En Côte d’Ivoire, le tramadol n’est pas un médicament interdit. Cependant, les policiers traquent les médicaments de qualité inférieure et falsifiés. Ces produits sont malheureusement très accessibles en termes de coût, comme l’explique le capitaine Kobé Bohi, responsable de la cellule de lutte contre ces types de médicaments à la direction des stupéfiants et des drogues : « Le prix du comprimé varie entre 500 et 1 000 francs CFA.
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La prolifération de la drogue en Côte d’Ivoire est un indicateur alarmant de l’insécurité croissante dans le pays, soulignant une situation préoccupante pour la nation ivoirienne. Les autorités ivoiriennes doivent redoubler de vigilance pour contrer ce fléau qui engendre des victimes à travers tout le territoire. Il est essentiel d’identifier les multiples facteurs qui facilitent la circulation de ces substances illicites. Un aspect particulièrement troublant réside dans le fait qu’un grand nombre de femmes en Côte d’Ivoire exercent la vente de médicaments pharmaceutiques sans disposer de licences appropriées. Elles sont souvent repérées dans les rues, portant des bassines remplies de médicaments en grande quantité, ce qui les transforme en un canal de distribution potentiel pour les drogues, y compris celles associées à l’essort du trafic de drogue lié à la période de Khadafi.
Une question intrigante se pose alors : comment ces femmes parviennent-elles à se procurer ces médicaments en premier lieu ?
L’influence des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur dans la diffusion de cette nouvelle drogue. Depuis juillet, la police a procédé à l’arrestation d’environ une centaine de personnes impliquées dans son trafic. La bataille pour éradiquer cette menace continue, avec les autorités ivoiriennes déterminées à protéger la jeunesse du pays des ravages de la drogue « Kadhafi ».
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