Journée internationale des migrants : quelles sont les routes migratoires vers l'Europe ?
Le 18 décembre est la Journée internationale des migrants, une occasion de sensibiliser le public aux défis et aux opportunités liés aux migrations dans le monde. Selon les Nations unies, il y avait environ 281 millions de migrants internationaux en 2020, soit 3,6 % de la population mondiale. Parmi eux, environ 36 millions se trouvaient en Europe.
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Mais comment les migrants arrivent-ils en Europe ? Quelles sont les principales routes qu’ils empruntent ? Quels sont les risques et les obstacles qu’ils rencontrent ? Et quelle est la politique de l’Union européenne en matière de migration et d’asile ? Voici quelques éléments de réponse.
Les routes migratoires vers l’Europe par les migrants
Pour atteindre leur destination en Europe, les migrants empruntent différentes routes, souvent au péril de leur vie. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 23 000 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée depuis 2014.
On distingue généralement quatre principales routes migratoires vers l’Europe :
- La route de la Méditerranée orientale : elle part de la Turquie et passe par la Grèce, Chypre ou la Bulgarie. C’est la route la plus ancienne et la plus fréquentée par les migrants, notamment ceux originaires du Moyen-Orient, d’Afghanistan ou d’Afrique subsaharienne. En 2020, environ 73 000 arrivées irrégulières ont été enregistrées sur cette route, soit une augmentation de 74 % par rapport à 2019.
- La route de la Méditerranée centrale : elle part de la Libye ou de la Tunisie et passe par l’Italie ou Malte. C’est la route la plus dangereuse, avec un taux de mortalité estimé à 2,7 % en 2020. Les migrants qui l’empruntent sont principalement originaires d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Ouest ou du Bangladesh. En 2020, environ 36 000 arrivées irrégulières ont été enregistrées sur cette route, soit une augmentation de 155 % par rapport à 2019.
- La route de la Méditerranée occidentale : elle part du Maroc ou de l’Algérie et passe par l’Espagne ou les îles Canaries. C’est la route qui a connu la plus forte augmentation en 2020, avec plus de 41 000 arrivées irrégulières, soit une multiplication par six par rapport à 2019. Les migrants qui l’empruntent sont principalement originaires d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb.
- La route des Balkans occidentaux : elle part de la Turquie, passe par la Grèce, l’Albanie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Macédoine du Nord, le Kosovo et rejoint la Croatie, la Slovénie ou la Hongrie. C’est une route secondaire qui a connu un regain d’activité en 2018 et 2019, avant de diminuer en 2020. Les migrants qui l’empruntent sont principalement originaires du Moyen-Orient, d’Afghanistan ou du Pakistan.
La politique de l’UE en matière de migration et d’asile
L’Union européenne s’efforce de mettre en place une politique migratoire commune, fondée sur les principes de solidarité, de responsabilité et de respect des droits humains. Cette politique vise à gérer les flux migratoires de manière efficace, humanitaire et sûre, tout en coopérant avec les pays d’origine et de transit des migrants.
Pour ce faire, l’UE dispose de plusieurs instruments juridiques et financiers, tels que :
- Le pacte européen sur la migration et l’asile : il s’agit d’une proposition présentée par la Commission européenne en septembre 2020, qui vise à réformer le système européen commun d’asile (SECA) et à renforcer la gestion des frontières extérieures. Le pacte prévoit notamment un mécanisme de solidarité obligatoire entre les États membres, une procédure d’asile accélérée à la frontière, un renforcement du rôle de l’agence Frontex et un partenariat renouvelé avec les pays tiers.
- Le Fonds « Asile, migration et intégration » (FAMI) : il s’agit d’un instrument financier doté de 9,7 milliards d’euros.
Les migrations vers l’Europe sont un phénomène complexe et multidimensionnel, qui implique des facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux. Les migrants ont des profils, des motivations et des besoins variés, et ils utilisent des moyens de transport et des itinéraires différents pour atteindre leur destination. Certains migrent de manière régulière, en respectant les règles et les procédures d’entrée et de séjour dans les pays d’accueil, tandis que d’autres migrent de manière irrégulière, en franchissant les frontières sans autorisation ou en restant au-delà de la durée permise par leur visa.
Certains migrent volontairement, à la recherche de meilleures opportunités d’éducation, d’emploi ou de vie, tandis que d’autres migrent involontairement, fuyant les conflits, les persécutions ou les catastrophes naturelles. Certains migrent seuls, tandis que d’autres migrent en famille ou en groupe. Certains migrent temporairement, avec l’intention de retourner dans leur pays d’origine après une période déterminée, tandis que d’autres migrent de façon permanente, avec l’intention de s’établir dans leur pays de destination.