Kaaris face à la justice
Ce vendredi 10 novembre, le rappeur Kaaris doit comparaître devant le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes (Essonne) pour «violences sur conjoint» en récidive sur fond de séparation orageuse. L’homme, originaire de Sevran (Seine-Saint-Denis), est en effet visé par une plainte déposée par son ex-compagne, Linda P., le 7 juillet 2022. Poursuivi pour violence suivie d’incapacité supérieure à 8 jours, il risque 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
Lire aussi : Procès de MHD : Pourquoi une telle peine pour le rappeur et que risquent ses 8 coaccusés, jugés pour meurtre ?
Le rappeur Kaaris, devenu célèbre avec son album « Or Noir » en 2013 a rendez-vous avec la justice ce vendredi 10 novembre. Il devra répondre de faits de violences conjugales sur son ex-compagne Linda P. Celle-ci l’accuse de l’avoir violentée le 19 janvier 2021, et a été convoquée le même jour devant le tribunal correctionnel pour violation de domicile et dégradations légères, selon le parquet d’Evry, sollicité par l’AFP.
Les allégations et les accusations de Kaaris et Linda P
Le rappeur comparaît pour violences sur conjoint avec une ITT supérieure à huit jours en récidive légale, a indiqué le ministère public. Dans cette affaire, Kaaris, qui conteste les accusations, avait été placé une première fois en garde à vue fin septembre 2021 et en était ressorti libre, sans poursuite. L’artiste et son ex-compagne avaient été placés en garde à vue, par la suite, et en étaient sortis sans contrôle judiciaire.
Dans sa plainte déposée en juillet 2022, Linda P. reproche à Kaaris un « comportement fuyant » soudain et sans explication, provoquant un « profond traumatisme » chez leur enfant. Face à cette absence inexpliquée, Linda P. aurait tenté « de reprendre contact » avec Kaaris, a expliqué Me Gabeaud, et aurait découvert que le rappeur avait acquis « une nouvelle résidence » à Linas, en Essonne. Elle décide alors de s’y rendre, le 19 janvier 2021.
Là, Linda P. accuse Kaaris de l’avoir violentée dans son garage en lui assénant coups de pied et de poing tout en lui arrachant les ongles, toujours selon la plainte, qui précise qu’elle a eu besoin de « béquilles et d’une botte de maintien pendant deux semaines ».
Les avocats de Kaaris accusent, eux, l’ex-compagne de s’être « introduite » chez leur client « illégalement en escaladant un mur », d’avoir « dégradé son véhicule » et de s’être « jetée sur lui pour l’agresser ».
Plaintes croisées et affirmations contradictoires
Kaaris a aussi dénoncé des « faits mensongers » rapportés par Linda P. et a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse. Dans sa plainte consultée par l’AFP, il affirme que Linda P. « a orchestré de toutes pièces les faits de violence qu’elle a par la suite dénoncés à l’autorité judiciaire » pour « exercer une forme de pression médiatique, juridique et financière ».
« Le parquet d’Evry a décidé de renvoyer Kaaris et son accusatrice devant le tribunal correctionnel, plutôt que de prendre une décision », avaient estimé les conseils du rappeur Yassine Maharsi et Yassine Yakouti. « Nous y voyons, plus qu’un choix, un manque de courage car tous les éléments du dossier démontrent l’innocence de notre client, qui reste serein. Le tribunal ne pourra que prononcer une relaxe », jugent encore les deux conseils.
Cette décision était « prévisible » pour les avocats de l’ex-compagne, Adrien Gabeaud et Sema Akman, tant pour leur cliente « qui a reconnu les faits » que pour Kaaris qui, « malgré ses grossières dénégations », est convoqué, ce qui « corrobore la plainte déposée par notre cliente et le travail des enquêteurs ».
Le rappeur français, né en Côte d’Ivoire, a connu le succès avec la sortie de son album « Or Noir », qui a contribué à populariser en France le style de la trap, un genre de rap venu du sud des Etats-Unis. Kaaris s’est brouillé avec le rappeur Booba dont il était le protégé; une querelle qui a conduit à une bagarre entre les deux hommes et leurs entourages à l’aéroport d’Orly en août 2018. Kaaris a été condamné en octobre 2018 à 18 mois de prison avec sursis pour ces faits.