Kemi Seba brûle son passeport pendant sa conférence de presse.
En réaction à la procédure de déchéance de nationalité lancée à son encontre par les autorités françaises, le leader du mouvement Urgences panafricanistes (Urpanaf), Kemi Séba, a brûlé son passeport français lors d’une conférence de presse près de Paris le samedi 16 mars.
Lire aussi : Tensions Russo-Ukrainiennes : Poutine prêt à utiliser l’arme nucléaire ?
Kemi Seba : Un geste fort symbolique
Face à la foule réunie pour sa conférence de presse à Fleury-Mérogis, Kemi Séba a effectué un geste symbolique fort en mettant le feu à son passeport français. Tenant le document enflammé, il a proclamé son refus d’être considéré comme un citoyen de seconde classe : « Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme Noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre ».
Cet acte de défiance devrait accélérer la procédure de déchéance de nationalité engagée à l’encontre de Kemi Séba, qui a suscité l’indignation de l’activiste de la souveraineté des peuples noirs. La Direction de l’intégration, et de l’accès à la nationalité française, reproche à Kemi Séba, installé au Bénin depuis 2017 après avoir vécu au Sénégal, d’attiser un sentiment anti-français dans les pays d’Afrique de l’Ouest.
Un acte de dénonciation et de revendication identitaire
Par ce geste symbolique, Kemi Séba affirme son identité africaine et son rejet des tentatives d’assujettissement par les autorités françaises. Son acte souligne les tensions persistantes autour de la question de la souveraineté et de l’émancipation des peuples africains, tout en mettant en lumière les enjeux complexes liés à la citoyenneté et à l’appartenance nationale.
Le tribunal administratif de Versailles a suspendu samedi l’arrêté de la préfecture de l’Essonne qui interdisait une conférence du militant panafricaniste Kemi Seba. La juge des référés a jugé que cette interdiction portait atteinte à la liberté d’expression et de réunion. La conférence, maintenue à Fleury-Mérogis (Essonne), a été saluée comme une victoire pour les libertés fondamentales par les avocats du militant et de son ONG « Urgences Panafricanistes ».
Kemi Seba, militant franco-béninois, est au centre de nombreuses controverses en raison de ses prises de position radicales. Condamné à plusieurs reprises en France pour provocation à la haine raciale et violences en réunion, il fait actuellement l’objet d’une procédure de déchéance de nationalité. En tant qu’ancien leader de la Tribu Ka, un groupuscule dissous par le gouvernement français en 2006, il prônait la séparation entre Noirs et Blancs et affichait un antisémitisme revendiqué. Son combat contre le « néo-colonialisme » des puissances occidentales en Afrique l’a conduit à être régulièrement expulsé ou interpellé dans plusieurs pays africains. En France, il est également accusé d’être un relais de la propagande russe.