L’affaire Epstein est une affaire criminelle impliquant un milliardaire américain gravitant dans la jet set et dont le réseau de prostitution est international. En 2019, Jeffrey Epstein est incarcéré dans l’attente d’un procès pour trafic de mineurs où il risque la perpétuité mais il est retrouvé pendu dans sa cellule. Deux enquêtes sont alors ouvertes aux États-Unis à la suite de ce qui est décrit comme un « suicide apparent » afin de poursuivre ses complices. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvre une enquête pour « viols », « agressions sexuelles » et « association de malfaiteurs ».
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Les documents judiciaires révèlent les noms de quelque deux cents personnes liées de près ou de loin au financier et délinquant sexuel, dont la plupart ont déjà été largement médiatisés, sans mentionner de comportement illégal de leur part.
Les documents judiciaires révèlent les noms de quelque deux cents personnes liées de près ou de loin au financier et délinquant sexuel, dont la plupart ont déjà été largement médiatisés, sans mentionner de comportement illégal de leur part.
Attentes élevées autour de l’affaire Jeffrey Epstein
La liste était très attendue, son contenu ne semble pas à la hauteur des folles théories qui circulaient depuis l’annonce de sa publication. Cent cinquante à cent quatre-vingts noms de contacts, de connaissances, de proches, de victimes et de complices présumés du financier américain Jeffrey Epstein, accusé d’exploitation sexuelle de mineures, qui s’est suicidé en prison en 2019 avant d’être jugé, ont été révélés mercredi 3 janvier au soir par une juge de New York.
Parmi ces dizaines d’identités – sorties d’un millier de pages de documents judiciaires rendus publiques par la justice fédérale de Manhattan –, on trouve les anciens présidents démocrate Bill Clinton (1993-2001) et républicain Donald Trump (2017-2021), mais les documents ne font pas état du moindre comportement illégal ou répréhensible de leur part.
Ces révélations judiciaires résultent d’une procédure en diffamation à l’encontre de Ghislaine Maxwell, britannique, française et américaine de 62 ans. L’ex-maîtresse et complice de Jeffrey Epstein a été reconnue coupable en décembre 2021 à New York de trafic sexuel de mineures pour le compte de Jeffrey Epstein et condamnée en juin 2022 à vingt ans d’emprisonnement. Le procès a été intenté par une plaignante américaine, Virginia Giuffre.
Dans le cadre de cette affaire, la juge new-yorkaise Loretta Preska avait listé en décembre les noms de cent quatre-vingts personnes, sous des numéros et le pseudonyme « Doe », et ordonné que leur identité soit « complètement » dévoilée « quatorze jours » au plus tard après les 18 et 19 décembre, soit le 2 ou le 3 janvier. Ce document avait fait l’effet d’une bombe à retardement dans la capitale financière américaine, et sur les réseaux sociaux.
D’après le média britannique Daily Mail, qui avait révélé l’existence de cette liste, la plainte en diffamation de Virginia Giuffre contre Ghislaine Maxwell remonte à 2016 et avait été réglée l’année suivante. Cependant, le journal Miami Herald avait alors agi en justice au civil pour avoir accès au dossier et enquêter sur le réseau de M. Epstein. Le financier déchu qui fréquentait le Tout-New York avait été arrêté en 2019.
Pas de preuves d’actes criminels
Pour justifier le dévoilement de noms, la justice s’appuie sur le fait que certaines personnes étaient facilement identifiables dans des interviews publiées ces dernières années. Le milliardaire new-yorkais Donald Trump est mentionné dans les documents comme une connaissance de M. Epstein, mais aucune mention n’est faite d’un éventuel comportement délictuel ou criminel de sa part.
Quant à Bill Clinton, beaucoup plus proche du financier déchu et qui voyageait avec lui dans les années 2000, son nom est cité des dizaines de fois, mais, là encore, sans indice clair de faits illégaux.
Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein étaient en couple au début des années 1990 avant de devenir collaborateurs professionnels. L’homme, aux puissants relais économiques et politiques aux Etats-Unis et à l’étranger, était accusé d’avoir agressé sexuellement et violé des jeunes filles, mais son suicide par pendaison, en prison à New York en août 2019, a éteint l’action publique à son encontre.
L’influence du réseau de Jeffrey Epstein a alimenté après sa mort nombre de théories complotistes sur un assassinat qui aurait été déguisé en suicide, mais la médecine légale de New York et la police fédérale (FBI) avaient conclu qu’il s’était bien donné la mort et que celle-ci « ne résultait pas d’un acte criminel ». Et en juin dernier, le ministère de la justice avait confirmé « les conclusions du FBI quant à l’absence d’actes criminels dans la mort d’Epstein ».