Le palmier à huile est une culture importante en Côte d’Ivoire, qui produit environ 500 000 tonnes d’huile de palme par an, principalement destinée à la consommation alimentaire. Mais le palmier à huile peut aussi être une source d’énergie renouvelable, grâce à l’utilisation de ses résidus de récolte comme biomasse. Dans cet article, nous allons voir comment le palmier à huile peut contribuer à la transition énergétique en Côte d’Ivoire, en présentant les avantages et les défis de ce projet innovant.
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Le potentiel énergétique du palmier à huile
Le palmier à huile produit des régimes de fruits qui sont transformés en huile de palme dans des huileries. Mais après la récolte, il reste des branches (appelées pétioles) qui sont généralement laissées au sol pour se décomposer. Ces branches représentent une grande quantité de biomasse qui peut être valorisée pour produire de l’électricité.
Selon une étude du CIRAD, les pétioles de palmier à huile ont un pouvoir calorifique de 18 MJ/kg, ce qui est comparable au bois. En Côte d’Ivoire, la production annuelle de pétioles est estimée à 4,5 millions de tonnes, ce qui correspond à un potentiel énergétique de 81 TWh. Cela représente plus de 10 fois la consommation électrique du pays en 2019.
Un projet de centrale biomasse à base de palmier à huile
Pour exploiter ce potentiel, un projet de centrale biomasse à base de palmier à huile est en cours de développement en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une initiative portée par la société Biovéa Energie, qui regroupe le groupe français EDF, le groupe industriel ivoirien Meridiam et l’entreprise publique Biokala.
Le projet consiste à construire une centrale électrique d’une capacité de 46 MW, qui utilisera environ 400 000 tonnes de pétioles par an comme combustible. La centrale sera située près d’Aboisso, dans le sud-est du pays, où se concentrent les principales plantations de palmiers à huile. La mise en service de la centrale est prévue pour 2025.
Les bénéfices du projet pour le développement durable
Le projet de centrale biomasse à base de palmier à huile présente plusieurs bénéfices pour le développement durable en Côte d’Ivoire. Il contribue notamment à :
- Renforcer la sécurité énergétique du pays, en diversifiant son mix énergétique et en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles. La centrale produira environ 360 GWh par an, ce qui représente environ 6 % de la production électrique nationale.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre, en évitant la combustion de combustibles fossiles et en limitant les émissions de méthane liées à la décomposition des pétioles. Selon les estimations du CIRAD, le projet permettrait d’éviter l’émission de 340 000 tonnes de CO2 par an.
- Améliorer les revenus et les conditions de vie des petits planteurs de palmiers à huile, qui représentent 70 % des producteurs. Ils pourront vendre leurs pétioles à la centrale, ce qui augmentera leurs revenus de 10 à 15 %. Ils bénéficieront aussi des cendres issues de la combustion, qui pourront être utilisées comme engrais organique pour améliorer la fertilité des sols.
- Créer des emplois locaux, notamment dans la collecte, le transport et la transformation des pétioles. Le projet devrait générer environ 1 000 emplois directs et indirects.
Les défis du projet pour une filière durable du palmier à huile
Le projet de centrale biomasse à base de palmier à huile n’est pas sans défis pour assurer une filière durable du palmier à huile en Côte d’Ivoire. Il nécessite notamment de :
- Optimiser l’organisation de la filière, en améliorant la coordination entre les acteurs, la logistique du transport des pétioles, la qualité du matériel végétal, la gestion des déchets et la traçabilité des produits.
- Renforcer les capacités techniques et financières des petits planteurs, en leur apportant un appui conseil, une formation, un accès au crédit et aux intrants, et une certification environnementale.
- Préserver la biodiversité et les services écosystémiques, en évitant la déforestation, l’érosion et la pollution liées à l’expansion des plantations de palmiers à huile. Il faut aussi veiller à maintenir un équilibre entre l’enlèvement des pétioles et le maintien de la matière organique dans les sols.
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Le palmier à huile est une ressource transformatrice d’énergie en Côte d’Ivoire, qui peut contribuer à la transition énergétique du pays tout en offrant des opportunités de développement économique et social pour les petits planteurs. Le projet de centrale biomasse à base de palmier à huile est un exemple concret de cette valorisation, qui nécessite toutefois une gestion durable et responsable de la filière.