Alors que le Sénégal se prépare pour les législatives du 17 novembre, le climat politique est marqué par une tension accrue entre les différents partis. Ousmane Sonko, Premier ministre et tête de liste du parti Pastef, a récemment appelé ses partisans au calme après une série de déclarations enflammées en réponse à des affrontements violents avec des partisans de Barthélémy Dias, maire de Dakar et chef de la coalition concurrente Sàmm Sa Kàddu. Cet appel au calme survient alors que Sonko avait auparavant incité ses militants à la riposte, suscitant des critiques sur son rôle dans cette escalade de violence.
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Législatives au Sénégal : tensions et appels à la vengeance dans un climat électoral explosif
Le 11 novembre, Ousmane Sonko a publié un message en ligne dénonçant des agressions que ses partisans auraient subies dans plusieurs villes, notamment à Dakar, Saint-Louis et Koungueul. Dans ce message, il a attribué ces violences à des sympathisants de Barthélémy Dias et a incité ses militants à exercer leur « droit légitime à la riposte ». Sonko, pourtant chef de gouvernement depuis avril et candidat clé de ces législatives au Sénégal, a insisté sur la nécessité de « venger » chaque agression infligée aux membres de Pastef, provoquant ainsi une vague de réactions au sein de l’opinion publique.
En réponse, Barthélémy Dias et sa coalition ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un « appel au meurtre » déguisé en discours politique. Pour Dias, Sonko tente d’instaurer un climat de terreur dans une manœuvre désespérée visant à museler la démocratie sénégalaise. Selon un communiqué de la coalition Sàmm Sa Kàddu, les actions et paroles du Premier ministre visent avant tout à influencer les élections et pourraient engendrer des violences incontrôlées.
Législatives au Sénégal : tentative de désamorçage de la crise
Le lendemain, le 12 novembre, Sonko a pris la parole pour apaiser ses partisans en leur demandant de mener une campagne « dans le calme et la paix » jusqu’au jour du scrutin. « N’attaquez personne, ne frappez personne, ne provoquez personne », a-t-il déclaré, tout en encourageant ses militants à rester vigilants. Cette volte-face de Sonko, visant à désamorcer une situation déjà explosive, n’a toutefois pas suffi à apaiser totalement les tensions sur le terrain. Le gouverneur de Saint-Louis a rapporté des incidents ayant entraîné des blessés, des vols, et l’interpellation de 81 individus présumés impliqués dans les affrontements. Cette intervention policière témoigne d’un climat précaire où chaque mot d’un leader politique est susceptible d’attiser davantage les violences.
Dans l’après-midi du 12 novembre, les forces de sécurité ont dû intervenir pour surveiller un rassemblement de militants de Pastef à Dakar. La situation demeure tendue, notamment aux abords du domicile du maire de la capitale. L’appel au calme lancé par Sonko, bien que tardif, vise sans doute à éviter une escalade supplémentaire, mais la population reste divisée sur ses intentions.
Législatives au Sénégal : un tournant décisif pour l’avenir politique du pays
Ces élections législatives au Sénégal revêtent une importance cruciale pour le paysage politique national. En septembre, le président Bassirou Diomaye Faye a dissous l’Assemblée nationale dominée par le camp de l’ancien président Macky Sall, laissant la voie libre pour une nouvelle composition parlementaire. Le parti Pastef, dirigé par Sonko, cherche à obtenir une majorité parlementaire pour mettre en œuvre un programme ambitieux de transformation de l’État et de rupture avec les pratiques politiques du passé. Ce scrutin intervient également à un moment où le Sénégal se prépare pour l’élection présidentielle de mars prochain, et une majorité au Parlement pourrait considérablement renforcer le pouvoir du prochain président et de son Premier ministre.
Les tensions politiques et les violences qui ont marqué cette campagne soulèvent des interrogations sur la capacité des candidats à maintenir la stabilité et la démocratie au Sénégal. Tandis que les leaders appellent au calme, l’issue des élections législatives pourrait jouer un rôle déterminant dans l’avenir du pays. En ce sens, les enjeux dépassent le simple renouvellement de l’Assemblée et cristallisent les aspirations de millions de Sénégalais pour un avenir politique plus serein et mieux encadré. Alors que les électeurs se rendent aux urnes, les yeux sont rivés sur la scène politique sénégalaise, où chaque geste et chaque mot des leaders de partis auront un impact déterminant sur la paix et la stabilité du pays.