La Coupe d’Afrique des Nations 2025, qui se tiendra au Maroc, réserve déjà son lot de surprises avec l’absence de plusieurs équipes phares, notamment le Ghana, le Cap-Vert, la Guinée et la Mauritanie. Ces éliminations marquent un tournant pour ces nations qui, par le passé, ont souvent été des prétendantes sérieuses dans le tournoi. Voici un aperçu des contextes et des raisons expliquant leurs échecs respectifs.
A lire aussi : MAROC 2025 : Côte d’Ivoire vs Zambie, des retrouvailles au goût de revanche ?
Le Ghana : Une absence qui choque
Le Ghana, figure emblématique du football africain, traverse une crise sans précédent. Après six matches sans victoire, les Black Stars terminent derniers du groupe F avec seulement trois points, signant une absence historique à la Coupe d’Afrique des Nations pour la première fois depuis 2004. Cette performance désastreuse, marquée par une défaite 2-1 contre le Niger au Accra Sports Stadium, a choqué les supporters et suscité une colère générale dans tout le pays.
La dernière fois que le Ghana avait manqué le grand rendez-vous de la CAF, c’était il y a 20 ans. Depuis, cette nation avait réussi à maintenir son statut de pilier du football africain grâce à ses quatre titres continentaux et ses joueurs de renom. Pourtant, lors de ces qualifications, des lacunes structurelles ont été flagrantes : une inefficacité offensive chronique, une défense perméable et un manque de leadership sur le terrain. Même des talents tels que Thomas Partey ou Mohammed Kudus n’ont pu renverser la vapeur, reflétant des problèmes profonds au sein de l’équipe.
Les retombées de cet échec ont poussé Asante Twum, porte-parole de la Fédération ghanéenne de football, à exprimer publiquement ses regrets. « Je voudrais présenter mes excuses aux Ghanéens pour cette énorme déception. En 20 ans, je n’ai jamais vu les Black Stars aussi faibles. Jouer six matchs sans victoire, c’est du jamais vu », a-t-il déclaré au micro de la radio Asempa FM.
Alors que le Ghana pleure son absence au Maroc, cette élimination pourrait marquer un tournant. Elle incite à une refonte complète de la stratégie, des structures locales et du management pour redorer le blason des Black Stars, autrefois symbole de fierté nationale et de domination africaine.
Le Cap-Vert : Des efforts insuffisants
Après une performance prometteuse lors des quarts de finale de la CAN 2023, les Requins Bleus n’ont pas réussi à maintenir leur élan. Avec seulement 4 points dans leur groupe, le Cap-Vert a terminé derrière le Botswana et l’Égypte. Malgré un nul héroïque contre l’Égypte (1-1), leurs résultats irréguliers, notamment une défaite clé contre le Botswana, ont scellé leur sort. Les Capverdiens ont manqué de constance, un défaut qui les prive de cette compétition majeure.
La Guinée : Une mission avortée
La Guinée, absente de la CAN 2025, laisse une nation incrédule. Une défaite 1-0 face à la Tanzanie à Dar es-Salaam, lors de la dernière journée des qualifications, a scellé le sort du Syli National. Il suffisait d’un match nul pour décrocher une place au Maroc, mais les Guinéens ont échoué malgré un parcours encourageant marqué par une remontée spectaculaire : après deux défaites initiales, ils enchaînent trois victoires consécutives qui les plaçaient en position favorable avant cette ultime rencontre.
L’élimination est d’autant plus surprenante que la Guinée comptait sur un joueur en grande forme, Sehrou Guirassy. Auteur d’une saison exceptionnelle en club et favori pour le Ballon d’Or africain 2024, il représentait l’atout majeur de l’équipe. Mais même son talent n’a pas suffi à surmonter les carences stratégiques et la nervosité qui ont marqué ce match décisif.
Ce revers met fin à une série de participations régulières depuis 2017 et ouvre une période de réflexion pour le football guinéen. Le Syli National, qui aspirait à reconquérir sa place parmi les grandes nations du continent, devra analyser les causes de cet échec pour repartir sur de nouvelles bases.
La Mauritanie : Le manque de maîtrise en fin de course
Les Mourabitounes de Mauritanie ont été freinés par une campagne qualificative compliquée. Après avoir concédé un match nul (1-1) face au Botswana, ils devaient impérativement battre le Cap-Vert tout en espérant une défaite du Botswana contre l’Égypte. Cette combinaison n’a pas eu lieu, ce qui a scellé l’élimination de la Mauritanie. Le manque de maîtrise dans des moments clés et des résultats insuffisants face à des adversaires directs expliquent leur absence.
Comores : L’élimination d’une nation en quête de confirmation
Les Comores, surprenantes lors de la CAN 2021 où elles avaient atteint les huitièmes de finale, manqueront l’édition 2025 au Maroc. L’élimination des Cœlacanthes a été scellée par une campagne de qualification marquée par des difficultés offensives et un manque de constance dans les résultats. Placés dans un groupe difficile, les Comoriens ont lutté pour rivaliser avec des équipes comme le Sénégal et le Mozambique, qui ont décroché les billets qualificatifs.
Malgré des joueurs clés comme Faïz Selemani et Youssouf M’Changama, l’équipe n’a pas réussi à reproduire l’énergie et la cohésion qui avaient fait leur force lors de la dernière édition. Une défaite lors du dernier match face au Sénégal, combinée à des résultats insuffisants dans les rencontres précédentes, a condamné leurs espoirs. Ce revers rappelle que les Comores, bien que prometteuses, doivent continuer à bâtir une équipe plus compétitive pour s’imposer sur la scène africaine.
Conséquences et perspectives
Ces éliminations signifient que des figures emblématiques du football africain manqueront la compétition, privant les supporters de moments mémorables. Elles posent également des questions sur la gestion et les performances de ces équipes dans des contextes où la concurrence devient de plus en plus rude. Pour ces nations, l’absence à la CAN 2025 pourrait être l’occasion d’un renouveau, en capitalisant sur de jeunes talents et en réévaluant leurs stratégies pour les compétitions futures.
Ainsi, la CAN 2025 au Maroc se déroulera sans certains grands noms, mais avec la promesse de révéler de nouveaux talents et de nouveaux prétendants prêts à écrire l’histoire du football africain.
Un commentaire