Le géant du web, Google, se retrouve face à la justice américaine dans un procès historique qui s’est ouvert à Washington le 12 septembre. Cette multinationale est accusée d’avoir favorisé l’utilisation de son moteur de recherche par le biais de contrats milliardaires avec des entreprises partenaires.
Cet évènement nous plonge au cœur d’un procès qui interroge la domination de Google sur le marché de la recherche en ligne.
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La bataille juridique qui commence
Ce mardi 12 septembre marque le début d’un procès marathon opposant les États-Unis à Google. L’enjeu est de déterminer si le géant de la technologie a abusé de sa position dominante sur le marché de la recherche en ligne. Au cœur de cette bataille juridique se trouve une question cruciale : Le géant du web doit-il son succès à ses performances ou à des pratiques anticoncurrentielles ?
Selon le gouvernement américain, Google a édifié son empire en concluant des contrats illégaux avec des entreprises telles que Samsung, Apple et Firefox. Ces contrats avaient pour but de préinstaller le moteur de recherche de Google par défaut sur leurs smartphones et services. Cette domination d’Internet a permis à la maison mère de Google, Alphabet, de devenir l’une des entreprises les plus riches du monde.
Au cours des dix prochaines semaines, ce procès rassemblera environ une centaine de témoins dans un tribunal de Washington. L’entreprise californienne cherchera à convaincre le juge fédéral Amit Mehta que les accusations du ministère de la Justice sont infondées. Elle soutient que son succès est mérité et que les utilisateurs choisissent Google par préférence, pouvant facilement changer de moteur de recherche par défaut.
Une comparaison avec le cas Microsoft
Ce procès contre le géant du web est le plus important dans le domaine de la concurrence depuis les poursuites engagées contre Microsoft en 1998. À l’époque, Microsoft était confrontée à des accusations de domination du marché des systèmes d’exploitation Windows. Les poursuites se sont conclues en 2001 par un accord après qu’une cour d’appel eut annulé la décision de scission de l’entreprise.
Google est aujourd’hui sous le feu des critiques, avec des dizaines d’États américains, dont le Colorado, qui se sont joints à cette affaire. La part de marché de Google dans les recherches aux États-Unis et dans le monde atteint 90 %, notamment grâce aux smartphones, tels que l’iPhone d’Apple et les téléphones Android de Google. Les revenus publicitaires liés aux résultats de recherche représentent près de 60 % des revenus du groupe.
L’enjeu pour Google et le gouvernement
L’entreprise web risque de perdre gros si le jugement en faveur des États-Unis intervient dans quelques mois. Il pourrait être contraint de se séparer de certaines activités pour changer ses pratiques. En Europe, Google a déjà écopé d’amendes de plus de 8,2 milliards d’euros pour diverses infractions au droit de la concurrence.
Pour le gouvernement de Joe Biden, ces poursuites entamées sous l’administration de Donald Trump reflètent une volonté de lutter contre les géants de la tech. Mais quel que soit le verdict de ce procès, d’autres étapes judiciaires pourraient suivre, ce qui fait de cette affaire un enjeu majeur dans le monde de la technologie et de la concurrence.
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En janvier, le ministère de la Justice a également déposé une plainte contre Google concernant ses activités publicitaires. Un autre procès pourrait se tenir l’année prochaine, montrant que les défis juridiques auxquels Google est confronté sont loin d’être résolus.