La tournée de remobilisation de Laurent Gbagbo à Bonoua le 14 juillet 2024 a été marquée par un incident inattendu. Lors de la cérémonie, le rituel traditionnel de la libation n’a pas eu lieu, suscitant de vives discussions et interprétations. Cet événement a fait l’objet de débats animés lors de l’émission NCI 360 du dimanche soir.
Lire aussi : Qui est Thomas Matthew Crooks, l’auteur des tirs contre Donald Trump ?
Un rituel manqué à à Laurent Gbagbo et ses implications
Lors du meeting de l’ex-président ivoirien, le rituel traditionnel de la libation, prévu au programme, n’a pas été réalisé. Ce rite ancestral, destiné à rendre hommage aux ancêtres et solliciter leurs bénédictions, a été interrompu par l’absence des personnes désignées pour l’accomplir. Les organisateurs et les participants ont été laissés perplexes face à cette situation imprévue.
Malgré les appels répétés pour que le rituel soit accompli, personne n’a répondu, provoquant un moment de vide et de confusion dans l’assistance. Finalement, l’organisation a dû passer directement à la prière pour poursuivre la cérémonie.
Les interprétations divergentes
Cet incident a été interprété de diverses manières. Guillaume Gbato, journaliste proche d’Affi N’Guessan, a estimé que l’absence de la libation était une preuve que la hiérarchie sociale et culturelle Abouré n’avait pas accepté cette visite. « La libation n’a pas eu lieu, c’est la preuve que le contentieux entre Laurent Gbagbo et le peuple Abouré n’a pas été soldé, » a-t-il déclaré.
Il a rappelé les événements du 17 juin 2021, lorsque Laurent Gbagbo a demandé le divorce de son épouse Simone, elle-même Abouré et originaire de Bonoua, après son retour à Abidjan. Cette rupture, officialisée en juin 2023, est restée en travers de la gorge de nombreux habitants de cette région.
Selon Gbato, certains membres de la notabilité estimaient que Gbagbo ne pouvait pas venir à Bonoua sans avoir soldé ce contentieux familial. « Il y a un contentieux familial. Les Abouré estimaient que c’était un peu gros de rendre hommage à l’ancêtre de quelqu’un qu’on a humilié il y a trois ans, » a-t-il ajouté.
La réponse du PPA-CI
Konaté Navigué, représentant du PPA-CI, a vivement réfuté cette interprétation. Selon lui, la visite de Laurent Gbagbo à Bonoua était une initiative du peuple Abouré lui-même. « Les populations de Bonoua sont celles, qui sous la houlette du Roi, ont envoyé une délégation il y a deux ou trois mois, au cabinet du président Gbagbo, pour lui demander de venir à Bonoua, » a-t-il affirmé.
Il a insisté sur le fait que l’accueil réservé à Gbagbo à Bonoua était chaleureux et sincère. « Toute la chefferie était dans la salle, a d’abord reçu le président, a pris la parole pour dire que Bonoua, c’est chez lui, avant qu’on ne sorte pour aller sur la place publique, » a révélé M. Konaté, soulignant que cet accueil prouvait l’acceptation de la visite par les populations locales.
Konaté Navigué a minimisé l’importance de l’incident de la libation manquée, le qualifiant de détail mineur au milieu d’un événement globalement réussi. « L’essentiel est que le président Gbagbo est venu à Bonoua, et il est venu dans une ambiance carnavalesque, » a-t-il conclu.
L’incident de la libation manquée ne devrait pas être interprété comme un signe de rejet, mais plutôt comme un petit accroc dans une journée marquée par l’accueil chaleureux et l’enthousiasme des populations de Bonoua envers Laurent Gbagbo.
