Le président sénégalais, Macky Sall, a utilisé le premier Conseil des ministres après l’annonce du report de l’élection présidentielle pour expliquer les raisons derrière cette décision. Alors que les spéculations et les critiques fusent, Sall a renouvelé son appel au dialogue avec tous les acteurs politiques du pays, mettant en avant la nécessité de renforcer la crédibilité des institutions et de garantir un scrutin pacifié.
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Une réponse aux critiques : pas de volonté de rester au pouvoir pour Macky Sall
Face aux accusations selon lesquelles le report de la présidentielle viserait à prolonger son mandat, Macky Sall a réaffirmé son intention de ne pas se présenter à l’élection.
Sur l’accusation qui lui est faite de tenter de rester au pouvoir d’abord, Macky Sall a répété sa décision de ne pas vouloir prendre part à la prochaine élection présidentielle du Sénégal. « Ce n’est pas celui qui a cherché à raccourcir un mandat de 7 ans qui va essayer de grignoter 10 mois, a commenté le Secrétaire général du gouvernement, Seydou Gueye. Personne ne doit plus soupçonner le président de vouloir garder le pouvoir ».
Macky Sall a également insisté sur la nécessité d’un dialogue national pour renforcer la crédibilité des institutions et assurer un processus électoral transparent. Il a demandé à la ministre de la Justice de prendre des mesures pour pacifier l’espace public, ce qui pourrait inclure la libération de certains détenus politiques. Cette démarche vise à apaiser les tensions et à favoriser un environnement propice à des élections justes et équitables.
Macky Sall a renouvelé son appel à un dialogue avec tous les acteurs politiques du pays pour « renforcer la crédibilité des institutions » et celle du scrutin. « Ce qui l’intéresse, c’est d’avoir un scrutin pacifié avec des contestations nulles », a commenté Seydou Gueye.
Mobilisation de la société civile et contestation politique
« Il ne faut pas tomber dans le piège du dialogue », a immédiatement réagi un cadre du parti d’opposition d’Ousmane Sonko, Amadou Ba. « La ligne rouge ? c’est le report », affirme celui qui est aussi le mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye. « Avant tout dialogue, il faut rétablir le principe de l’élection le 25 février », ajoute-t-il.
En réaction au report de l’élection, une plateforme de la société civile baptisée « Protéger notre élection » a été créée, regroupant une quarantaine d’organisations, de syndicats et de personnalités indépendantes. Cette plateforme appelle à la mobilisation, avec des actions telles que des débrayages dans les écoles et des manifestations religieuses pour demander le retour au calendrier électoral initial.
« Nous étions une quinzaine d’organisations au départ, il y en a quatre fois plus aujourd’hui. Il faut frapper fort parce que l’affront est énorme. Il faut que la riposte soit aussi énorme, à la hauteur de l’affront », s’est-il félicité. Et d’ajouter : « Nous ne parlons pas de dialogue. Pour l’instant, notre seule et unique exigence, c’est que (Macky Sall) revienne en arrière et qu’on organise l’élection le 25 février, rien d’autres ».
Par ailleurs, une vingtaine de députés s’apprêtent à saisir le Conseil constitutionnel, espérant que celui-ci déclare la loi sur le report de la présidentielle contraire à la Constitution sénégalaise. En outre, une éditorial commun dénonçant la fermeture de la chaîne de télévision Walf TV et appelant au retour à l’ordre constitutionnel a été repris par l’ensemble de la presse sénégalaise.
En conclusion, le Sénégal traverse actuellement une période de turbulence politique suite au report de l’élection présidentielle. Les déclarations de Macky Sall visent à justifier cette décision et à promouvoir un dialogue national pour apaiser les tensions et garantir un processus électoral crédible et pacifique.