Plus de 70 personnes ont perdu la vie dans la catastrophe qui a frappé une mine d’or dans l’ouest du Mali le vendredi dernier, selon des informations provenant d’un responsable local d’un groupe d’orpailleurs et d’un élu de la commune, mercredi 24 janvier. Oumar Sidibé, responsable des orpailleurs de Kangaba, a témoigné : « Ça a commencé par un bruit. La terre a commencé à trembler. Nous étions plus de 200 chercheurs d’or sur le terrain. Les recherches sont terminées maintenant. Nous avons trouvé 73 corps. »
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Les enjeux économiques de l’or au Mali
Dans un communiqué publié le 23 janvier, le ministère des Mines avait évoqué la mort de plusieurs orpailleurs, sans donner de chiffres précis. Le gouvernement y présentait « ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et au peuple malien ». Il invitait « les communautés vivant près des sites miniers et les orpailleurs à un respect scrupuleux des exigences de sécurité et à travailler dans les seuls périmètres dédiés à l’orpaillage ».
Avec 72,2 tonnes d’or produites en 2022, dont 6 tonnes provenant de l’orpaillage artisanal, l’or contribue significativement à l’économie malienne. Il représente 25 % du budget national, 75 % des recettes d’exportation et 10 % du PIB, selon les déclarations du ministre des mines de mars 2023, Lamine Seydou Traoré. Cependant, la richesse tirée de l’or s’accompagne d’une réalité sombre, avec des incidents tels que l’effondrement récent mettant en lumière les dangers auxquels sont exposés les orpailleurs.
Vers une régulation accrue d’un nouveau code minier malien ?
Face à ces défis, le gouvernement malien, sous la junte au pouvoir depuis 2020, a adopté en août 2023 un nouveau code minier. Ce code accorde à l’État la possibilité de détenir jusqu’à 30 % de participation dans de nouveaux projets miniers. Présenté comme une mesure visant à garantir une meilleure gestion des ressources, le gouvernement estime qu’elle pourrait générer au moins 500 milliards de francs CFA (762 millions d’euros) pour le budget annuel de l’État.
Bien que le secteur minier malien soit dominé par des groupes étrangers tels que Barrick Gold, B2Gold, Resolute Mining, et Hummingbird Resources, les mines artisanales continuent de prospérer, attirant des milliers d’orpailleurs de la sous-région en quête de richesses. Cependant, la nécessité de garantir la sécurité des travailleurs demeure une priorité cruciale pour le Mali, confronté à l’expansion jihadiste et à l’instabilité politique persistante.