Ce lundi marque le début du procès de Marine Le Pen et plusieurs cadres du Rassemblement National (RN) dans une affaire d’emplois fictifs liés à des assistants parlementaires. Le RN est accusé d’avoir détourné des fonds européens, utilisant l’enveloppe de 21 000 euros par élu pour rémunérer des assistants qui, en réalité, auraient travaillé pour le parti. Le Parlement européen, partie civile, évalue le préjudice à 6,8 millions d’euros.
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Des Allégations de Détournement Systémique
Les juges d’instruction soulignent le caractère « systémique » de ces détournements, suggérant qu’ils auraient servi de moyen de financement pour le parti. Des témoignages d’anciens membres, comme Sophie Montel, ancienne eurodéputée, corroborent ces accusations. Elle révèle que Marine Le Pen aurait expliqué à d’autres élus que les fonds européens seraient en partie utilisés pour financer le RN.
Le procès soulève des questions sur les rôles des assistants parlementaires au sein du RN. Par exemple, Julien Odoul, assistant d’une eurodéputée, a également été conseiller de Marine Le Pen. Il a même demandé à visiter le Parlement, bien qu’il soit déjà sous contrat. Ces situations semblent enfreindre les règles claires établies par le Parlement européen concernant la fonction des assistants.
La Défense du RN : Emplois Légitimes ou Fictifs ?
Jordan Bardella, président du RN, a récemment affirmé qu’il y avait « des différences d’appréciation » concernant la nature des emplois des assistants. Le parti soutient que ces derniers ne sont pas des fonctionnaires européens, insinuant une certaine légitimité dans leur travail. Cependant, la réglementation du Parlement stipule que les assistants doivent se consacrer exclusivement à des tâches parlementaires.
Le procès met en lumière plusieurs cas problématiques, notamment celui d’un assistant qui était aussi garde du corps de Jean-Marie Le Pen. Même des membres de la famille Le Pen, comme Yann Le Pen, ont admis ne jamais avoir réellement travaillé sur des dossiers politiques européens, ce qui jette un doute sur la réalité de leurs fonctions. Jordan Bardella, bien qu’il ait été assistant parlementaire à l’époque des faits, n’est pas jugé dans cette affaire. Selon un journaliste, il aurait réussi à fournir « de fausses preuves de travail » pour échapper aux accusations, ce qu’il dément. Cette situation soulève des questions sur la transparence au sein du RN.
Des Accusations Qui Ne Sont Pas Isolées
Le RN n’est pas le seul parti à être sous le radar de Bruxelles. D’autres, comme le Modem et l’UDF, ont également été condamnés pour des abus similaires. Une enquête vise même La France Insoumise, indiquant que la confusion entre finances de partis et fonds publics européens n’est pas un problème unique au RN.
Le procès, qui devrait durer jusqu’en novembre, expose les prévenus à des peines pouvant atteindre dix ans de prison et un million d’euros d’amende. De plus, des condamnations pourraient les rendre inéligibles pendant une décennie, ce qui pourrait sérieusement entraver les ambitions politiques de Marine Le Pen pour 2027. Ce procès pourrait marquer un tournant crucial pour le RN et son avenir politique.