Les inondations frappent le sud du Maroc depuis vendredi 8 septembre, causant un lourd bilan humain avec 11 morts et 9 personnes toujours portées disparues. Ces pluies torrentielles, qualifiées d’exceptionnelles par les autorités, ont touché plusieurs provinces du pays, notamment Tata, Tiznit, et Errachidia. La violence des averses a provoqué l’effondrement de maisons, des crues soudaines, et des dégâts importants sur les infrastructures.
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Des précipitations records dans des zones semi-arides
Le sud du Maroc, habituellement semi-aride, a reçu des volumes de pluies rarement observés dans cette région. D’après le ministère de l’Intérieur marocain, les précipitations survenues en seulement deux jours équivalent à celles d’une année entière pour certaines zones. Cette situation est particulièrement préoccupante dans les provinces de Tata, où sept des victimes ont été recensées, ainsi que dans Errachidia et Tiznit, où les crues ont également causé la mort de plusieurs personnes.
Le porte-parole du ministère, Rachi El Khalfi, a annoncé l’effondrement de plus de 40 maisons à l’échelle nationale et des dommages significatifs sur 93 routes, ainsi que sur les réseaux d’alimentation en eau, électricité et télécommunications. Le bilan reste provisoire, avec plusieurs régions encore difficilement accessibles en raison de l’état des infrastructures.
Un phénomène climatique « exceptionnel »
Selon Lhoussaine Youabd, porte-parole de la Direction générale de la météorologie du Maroc, ce phénomène météorologique est lié à la position inhabituelle du Front intertropical (FIT) sur le sud du pays. La rencontre entre des masses d’air tropicales humides et de l’air froid a provoqué la formation de nuages violents et instables, entraînant de fortes précipitations.
La région de Ouarzazate a, par exemple, enregistré 47 mm de pluie en seulement trois heures, tandis que la ville de Tagounite a reçu jusqu’à 170 mm en une journée, des niveaux exceptionnellement élevés pour des zones désertiques ou semi-désertiques.
L’impact des inondations sur une région déjà fragilisée
Ces inondations surviennent dans un contexte de stress hydrique aigu pour le Maroc, qui connaît depuis six ans une sécheresse prolongée. Le niveau des barrages est descendu à moins de 28 % de leur capacité fin août, et ces précipitations, bien que dramatiques pour les populations locales, pourraient temporairement soulager la crise de l’eau.
Cependant, les dégâts humains et matériels causés par ces inondations mettent en lumière les vulnérabilités structurelles face aux événements climatiques extrêmes, un problème auquel le pays devra faire face à l’avenir. L’Algérie voisine a également été touchée par des pluies similaires, avec des inondations importantes et des personnes portées disparues dans des zones désertiques.
L’ampleur de cette catastrophe souligne la nécessité d’une meilleure préparation aux risques climatiques, dans un contexte de changements environnementaux globaux.