La justice marocaine a rendu son verdict ce 15 novembre 2023 en appel, décidant d’alourdir les peines de quatre hommes condamnés pour le viol d’une adolescente. Les sentences, initialement fixées à un an de prison ferme lors du jugement en première instance en 2021, ont été relevées à quatre ans de prison par la cour d’appel d’Agadir. Cette décision intervient après des réactions de consternation face à la clémence initiale des peines, tant de la part des organisations de défense des droits humains que de l’opinion publique marocaine.
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Des peines jugées Laxistes
Les accusés, reconnus coupables d’« attentat à la pudeur sur mineure avec violence », ont été impliqués dans des faits remontant à 2021, dans un village près de la ville de Tata, au sud-est du Maroc. La victime, âgée de 15 ans à l’époque des faits, a été au cœur de cette affaire qui a suscité de vives réactions dans tout le pays.
Les répercussions du verdict initial ont été immédiates. Aïcha Guellaa, présidente de l’Association marocaine des droits des victimes, a exprimé sa déception, soulignant que bien que l’alourdissement des peines en appel soit un progrès, le verdict n’est toujours pas satisfaisant, surtout au regard de la gravité des actes commis.
Appels à une réforme judiciaire au Maroc
Ce jugement renvoie également à une autre affaire marquante survenue en mars dernier, où trois hommes accusés de viol sur une fillette de 11 ans avaient écopé de deux ans de prison en première instance. Face à la réaction indignée de la société civile et à une mobilisation contre le laxisme de la justice, les peines ont été revues à la hausse en avril : 10 ans et 20 ans de prison ferme pour les accusés.
Ces décisions judiciaires, bien que représentant une avancée, ont mis en lumière les lacunes du système pénal marocain en matière de crimes sexuels. Les défenseurs des droits appellent à une réforme urgente pour instaurer des peines beaucoup plus sévères, à la hauteur de la gravité de ces actes, afin de dissuader et de punir efficacement les auteurs de violences sexuelles.
La décision de la cour d’appel d’Agadir, bien qu’elle soit perçue comme un pas en avant vers une justice plus rigoureuse, souligne l’urgence d’une refonte plus large du système judiciaire marocain pour garantir une protection adéquate des droits des victimes et une dissuasion effective contre de tels crimes.