Deux adolescents âgés de 16 et 18 ans ont été hospitalisés en urgence au CHU de Rennes après avoir contracté une méningite à méningocoques, une forme d’infection bactérienne fulgurante et potentiellement mortelle. Leur état est jugé critique. Ce nouvel épisode ravive l’inquiétude autour d’une série de cas recensés ces derniers mois dans la région bretonne, et plus largement sur le territoire français. À l’heure où les autorités sanitaires tentent d’enrayer la propagation de la bactérie, une campagne de vaccination massive a été lancée pour contenir ce que certains considèrent déjà comme une menace épidémique silencieuse.
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Une maladie foudroyante qui inquiète les autorités
La méningite à méningocoques est causée par une bactérie redoutable, Neisseria meningitidis, capable d’infecter les membranes entourant le cerveau et la moelle épinière, provoquant fièvre, céphalées intenses, raideur de la nuque, nausées et parfois des troubles de la conscience. Dans les cas les plus graves, elle peut entraîner une septicémie avec apparition de taches purpuriques sur la peau, et conduire au décès en quelques heures si elle n’est pas traitée à temps.
Les deux adolescents hospitalisés à Rennes ont été admis en réanimation. L’un d’eux a rapidement présenté des symptômes sévères nécessitant une prise en charge médicale urgente. Leur situation est suivie de près, mais le pronostic vital reste engagé pour l’un des deux, selon une source médicale. Ce drame survient après plusieurs cas signalés depuis février, notamment à la Rennes School of Business, où trois étudiants avaient déjà été contaminés. Une jeune femme de 18 ans était également décédée début février des suites de la maladie.
Une recrudescence inquiétante de cas en Ille-et-Vilaine
Depuis juillet 2025, la France enregistre une recrudescence des cas de méningite à méningocoques B, une souche particulièrement virulente. Le ministère de la Santé a confirmé que 50 décès liés à cette bactérie ont été recensés à travers le pays en moins d’un an. Cette résurgence inquiète d’autant plus que les adolescents et les jeunes adultes sont les plus exposés, notamment dans les milieux collectifs comme les internats, les lycées, les universités et les résidences étudiantes. Pour tenter de contenir la propagation de la méningite à méningocoques, une campagne de vaccination ciblée a été lancée début mars à Rennes. Elle concerne 100 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans, une tranche d’âge jugée particulièrement vulnérable par les autorités sanitaires. Au 2 avril, 44 000 injections avaient été administrées.
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a réaffirmé la nécessité de cette campagne :
« Nous sommes confrontés à une méningite à méningocoques B particulièrement agressive. Elle peut être traitée par antibiotiques, mais la prévention passe par la vaccination. Nous ne voulons pas d’autres morts évitables. »
Vaccination, dépistage et sensibilisation : les mesures de prévention se multiplient
Face à l’émergence de cette méningite à méningocoques, les autorités sanitaires ont mis en place un plan de prévention en trois volets : vaccination, dépistage des cas contacts et sensibilisation.
- Vaccination massive : la priorité reste la protection des jeunes, avec un accès gratuit au vaccin pour les 15-24 ans dans les zones à risque. Les centres de santé universitaire, les pharmacies partenaires et les établissements scolaires sont mobilisés pour accélérer la couverture vaccinale.
- Dépistage et traitement préventif : les proches des personnes contaminées sont identifiés et reçoivent un traitement antibiotique préventif pour éviter la contamination en chaîne.
- Campagnes de sensibilisation : les professionnels de santé insistent sur la nécessité de consulter rapidement dès l’apparition de symptômes comme la fièvre brutale, les maux de tête intenses ou les raideurs de nuque. Des campagnes d’information sont également menées dans les établissements scolaires.
Il est important de rappeler que la bactérie se transmet par voie aérienne (gouttelettes de salive, toux, éternuements) ou lors de contacts rapprochés et prolongés (partage de couverts, baisers, etc.). D’où la nécessité d’une vigilance renforcée dans les lieux collectifs.
Une mobilisation nationale pour éviter une crise sanitaire
Alors que deux jeunes luttent actuellement pour leur survie à Rennes, la situation sanitaire impose une réaction rapide et coordonnée. La méningite à méningocoques est certes rare, mais sa virulence et sa rapidité d’évolution en font une maladie redoutée. Les autorités espèrent atteindre l’objectif des 100 000 vaccinations dans les semaines à venir pour juguler la propagation.En parallèle, une enquête épidémiologique est en cours afin d’identifier les éventuels liens entre les différents cas recensés dans la région de Rennes et d’évaluer la circulation du germe dans d’autres territoires. Pour les parents, les établissements scolaires et les professionnels de santé, l’alerte est lancée : la méningite à méningocoques n’épargne pas les jeunes. Seule la vigilance, associée à la vaccination, peut permettre de sauver des vies.