Pour la première fois en 27 ans, l’affaire de la disparition de Cécile Vallin connaît un tournant majeur. La jeune fille de 17 ans avait disparu le 8 juin 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) sans laisser de trace. Ce mardi matin, Monique Olivier, veuve du tristement célèbre tueur en série Michel Fourniret, a été placée en garde à vue par les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Cette nouvelle garde à vue, survenue dans le cadre du pôle cold-case de Nanterre, marque une avancée significative dans cette enquête, relancée récemment par la juge d’instruction Emmanuelle Ducos.
Un passé criminel lourd de conséquences
Monique Olivier, déjà jugée pour complicité dans les enlèvements d’Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, est une figure centrale dans plusieurs affaires de disparition en France. Lors de son dernier procès d’assises, un document important a été remis en lumière : une audition de Monique Olivier datant du 13 juillet 2005 par la police belge. Elle y déclarait que si Michel Fourniret avait ramené une jeune fille à leur domicile, c’était dans l’intention d’abuser d’elle sexuellement, et qu’elle n’aurait pas survécu. Ces révélations troublantes ont conduit les enquêteurs à reconsidérer sérieusement la piste de Michel Fourniret dans le cas de Cécile Vallin, bien que le tueur en série soit décédé en 2021.
La garde à vue de Monique Olivier s’inscrit dans un contexte où les enquêteurs cherchent à éclaircir le rôle potentiel que le couple aurait pu jouer dans la disparition de la jeune fille. L’hypothèse de l’implication de Michel Fourniret, bien qu’envisagée depuis longtemps, n’avait jamais été totalement confirmée. Le caractère méthodique et l’historique criminel de Fourniret, avec 11 meurtres avoués et d’autres soupçonnés, continuent de jeter une ombre sur plusieurs affaires non élucidées, dont celle de Cécile Vallin.
Les réactions et les enjeux juridiques
L’arrestation de Monique Olivier a suscité des réactions mitigées, notamment de la part de son avocat, Me Richard Delgenes. Celui-ci a exprimé sa surprise face aux conditions de la garde à vue, critiquant le fait d’avoir été informé alors que sa cliente se trouvait déjà en détention à une distance considérable de son cabinet. « Cela me semble contre-productif car il est certain que Monique Olivier sera rétive à s’exprimer dans ces circonstances », a-t-il déclaré. Ce contexte tendu pourrait influencer le déroulement de l’enquête et la volonté de Monique Olivier à collaborer avec les autorités.
Les autorités espèrent que ce nouvel interrogatoire pourra apporter des éclaircissements sur les circonstances entourant la disparition de Cécile Vallin, un dossier qui reste l’un des plus mystérieux de ces dernières décennies. L’attitude de Monique Olivier lors de cette garde à vue sera déterminante pour la suite des investigations, alors que la pression sur la septuagénaire s’intensifie.
L’ombre de Michel Fourniret plane toujours
Malgré sa disparition, Michel Fourniret reste une figure omniprésente dans les enquêtes de cold-cases en France. Les déclarations de Monique Olivier et les documents exhumés au fil des années continuent d’alimenter les soupçons. La mort de Fourniret en 2021 n’a fait qu’ajouter un voile de mystère sur ces affaires non résolues, mais Monique Olivier demeure l’un des derniers liens potentiels vers la vérité. En confrontant la veuve de l’Ogre des Ardennes, les enquêteurs espèrent enfin lever le voile sur les circonstances exactes de la disparition de Cécile Vallin, et rendre justice à la famille après plus de deux décennies d’incertitude.
La suite de la garde à vue de Monique Olivier sera scrutée de près par les familles des victimes et les médias, dans l’espoir que des réponses puissent enfin être trouvées dans ce dossier complexe et douloureux.