Mort d’Edmond Vidal : De quoi souffrait l’ancien chef du gang des Lyonnais ?
Edmond Vidal, figure emblématique du grand banditisme français et ancien chef du célèbre « gang des Lyonnais », est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 79 ans. Connu pour une série de braquages retentissants au début des années 1970, dont celui de l’hôtel des Postes de Strasbourg en 1971, Vidal, surnommé « Momon », avait marqué l’histoire du crime en France. L’ancien gangster, qui a inspiré le film Les Lyonnais (2011) d’Olivier Marchal, est mort des suites d’un cancer à l’hôpital, a confirmé son entourage.
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Le parcours d’un chef de gang : de Décines aux braquages légendaires
Né en 1946 dans une famille manouche à Décines, en banlieue lyonnaise, Edmond Vidal a grandi dans un environnement marqué par des liens d’amitié solides avec des jeunes d’origines diverses — grecs, arméniens ou gitans. C’est au sein de ce creuset culturel qu’il formera le « gang des Lyonnais », une bande de malfaiteurs qui deviendra tristement célèbre au début des années 1970 pour ses braquages minutieusement planifiés.
Parmi leurs exploits les plus notoires figure le braquage de l’hôtel des Postes de Strasbourg en 1971, l’un des plus audacieux de l’époque, avec un butin équivalent à 7 millions d’euros actuels. Le braquage, préparé pendant plus d’un an, avait stupéfié les autorités par sa précision et l’absence totale de violence. Cette série de coups, marquant l’apogée du gang, finit par attirer l’attention de la police, menant à leur arrestation et au procès retentissant de 1975 où la perpétuité fut requise contre Edmond Vidal. Il écopa finalement de dix ans de prison.
Une vie marquée par la réinvention après la prison
Libéré en 1986, Edmond Vidal, loin de son passé de braqueur, tente de se réinsérer en ouvrant une affaire de tissus en gros dans la région lyonnaise. S’il s’est retiré des affaires criminelles, son passé de chef de gang le suit et continue d’alimenter les légendes urbaines de Lyon. Loin de revendiquer ses exploits, Vidal passe ses dernières années à tenter de se réinventer en homme d’affaires respecté, tout en gardant le souvenir indélébile de ses années passées sous le feu des projecteurs criminels.
La vie de Vidal a connu un autre tournant en 2011 avec la sortie du film Les Lyonnais, réalisé par Olivier Marchal, dans lequel Gérard Lanvin incarne « Momon ». Le film, qui retrace la saga du gang, donne un nouvel élan à la légende de Vidal, mettant en lumière un homme partagé entre loyauté, amitiés de jeunesse et un passé criminel qu’il ne renie pas, mais qu’il ne cherche pas non plus à glorifier.
Un héritage controversé mais inoubliable
Edmond Vidal laisse derrière lui un héritage complexe, à la fois glorifié par les récits de ses coups spectaculaires et terni par le stigmate de la criminalité. Sa figure est celle d’un homme charismatique, à la fois leader impitoyable et grand-père aimant, qui a su marquer son époque autant par ses crimes que par sa capacité à se transformer.
Aujourd’hui, l’histoire d’Edmond Vidal et du « gang des Lyonnais » demeure un chapitre fascinant du grand banditisme français, reflet d’une époque où les braquages pouvaient encore être considérés comme des « œuvres d’art » de la criminalité. Si son décès marque la fin d’une ère, la légende de Momon continuera de fasciner, alimentée par les récits, les films, et la mémoire collective d’une France où le crime organisé avait encore un visage humain.