Mercato : Naomi Girma devient LA joueuse la plus chère de l’histoire du foot féminin 

Ce dimanche 26 janvier 2025, quelques minutes après la victoire de Chelsea face à Arsenal (1-0) en Women’s Super League, un sourire radieux éclairait le visage de Naomi Girma. Sous les ovations de Stamford Bridge, la défenseuse américaine de 25 ans officialisait son transfert historique vers les Blues pour 1,05 million d’euros, pulvérisant le précédent record détenu depuis février 2024 par Racheal Kundananji (800 000 €, Real Madrid vers San Diego). Un cap symbolique pour le football féminin, longtemps relégué au second plan des mercatos.

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Naomi Girma : le bijou défensif

Née en Éthiopie avant d’émigrer aux États-Unis à l’âge de 2 ans, Naomi Girma a forgé sa réputation à San Diego Wave, où elle a remporté le titre de Defender of the Year en NWSL à deux reprises (2023 et 2024). Mais c’est lors des JO de Paris 2024 que la joueuse a inscrit son nom dans l’histoire : titulaire indiscutable, elle a offert aux États-Unis leur sixième médaille d’or en football féminin, grâce à une défense de granit (un seul but encaissé en six matchs).

Profil :

« Elle lit le jeu comme personne, explique Emma Hayes, ancienne coach de Chelsea, aujourd’hui consultante. Avec son calme et sa vision, elle pourrait jouer en midfield. C’est la Beckenbauer moderne. »

Chelsea, un recrutement « à la Abramovich » pour dominer l’Europe

Avec ce transfert, Chelsea Women confirme une stratégie agressive, calquée sur celle du club masculin : recruter les meilleurs talents, quitte à casser le marché. Dirigées depuis 2024 par Sonia Bompastor (ex-Lyon), les Londoniennes visent clairement la Ligue des Champions, trophée qui leur échappe depuis 2021.

Contexte sportif :

« Nous voulons construire une dynastie, a déclaré Bompastor lors de la présentation. Naomi incarne l’avenir : elle a le talent, la maturité et cette faim de vaincre qui correspond à l’ADN de Chelsea. »

1,05 million d’euros : un prix justifié ?

Si le montant fait grincer des dents dans un football féminin encore frugal, les experts le jugent « réaliste » au vu de l’explosion du marché.

Comparaisons vis-à-vis des anciens gros transfert :

« Les droits TV, les sponsors et les affluences progressent, analyse Amandine Henry, ex-capitaine de l’OL. Les clubs doivent investir pour suivre. Naomi vaut chaque centime : elle va rapporter en merchandising, en résultats et en visibilité. »

Preuve de cette valorisation : Chelsea a déjà vendu 15 000 maillots « Girma » en 48 heures, un record pour le secteur féminin.

Et maintenant ? Les défis de la pionnière

La pression sera immense sur les épaules de Girma. Non seulement elle devra s’adapter à la WSL, championnat réputé plus physique que la NWSL, mais elle portera aussi l’étiquette de « joueuse la plus chère de l’histoire ». Un statut qui attire autant les projecteurs que les critiques.

Calendrier chargé :

« Je ne cours pas après les records, mais après les titres, a martelé Girma lors de sa conférence de presse. Chelsea, c’est la maison des championnes. Je suis là pour écrire une nouvelle page, pas pour regarder les anciennes. »

Au-delà du foot : un signal fort pour le sport féminin

Ce transfert dépasse le cadre du football. Il intervient dans un contexte de professionnalisation accélérée :

« C’est un message aux petites filles : le sport féminin n’est plus un hobby, c’est une carrière viable, s’enthousiasme Megan Rapinoe, légende du foot US. Naomi ouvre une porte que personne ne pourra fermer. »

La balle au centre… et aux investisseurs

Le transfert de Naomi Girma n’est pas un aboutissement, mais un point de départ. Si les montants restent dérisoires face au foot masculin (le record est Neymar à 222 M€ en 2017), ils prouvent que le marché a un potentiel inexploité. Reste à savoir si les autres clubs suivront Chelsea dans cette course aux étoiles… et aux zéros sur les chèques.

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