Le célèbre groupe de K-pop NewJeans, qui a conquis le monde depuis ses débuts en 2022, a surpris ses fans et l’industrie musicale en annonçant le 28 novembre qu’il se séparait de son label ADOR. Les accusations de « mauvais traitements » à l’encontre du label jettent une lumière crue sur les pratiques souvent controversées de l’industrie de la K-pop, où la relation entre artistes et labels est fréquemment source de tensions.
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Une ascension météorique et un conflit latent
NewJeans, composé des cinq jeunes talents Haerin, Danielle, Hanni, Minji et Hyein, s’est rapidement imposé comme un acteur majeur de la K-pop. Avec des hits planétaires et un record Guinness d’un milliard d’écoutes sur Spotify en un temps record, le groupe symbolisait une réussite éclatante. Leur productrice, Min Hee-jin, joue un rôle central dans leur succès. Elle est reconnue pour son approche novatrice dans le développement de groupes K-pop et son talent pour repérer des étoiles montantes.
Cependant, les choses se sont envenimées en avril dernier lorsque HYBE, maison mère d’ADOR, a tenté de pousser Min Hee-jin hors de l’entreprise, l’accusant de violation de confiance. Cette action a déclenché une bataille juridique et médiatique, dans laquelle Min Hee-jin a contre-attaqué en accusant HYBE d’avoir copié ses méthodes pour promouvoir un groupe concurrent.
Le départ de Min Hee-jin, un point de rupture
Le conflit a atteint son paroxysme en août, lorsque Min Hee-jin a été démise de ses fonctions de PDG d’ADOR avant de quitter définitivement l’entreprise en novembre. En réponse, NewJeans a adressé un ultimatum à HYBE, exigeant la réintégration immédiate de leur productrice et des excuses pour des comportements jugés inacceptables de la part de certains responsables. Ces demandes étant restées sans réponse, le groupe a décidé de mettre fin à son contrat avec ADOR.
Une décision courageuse et risquée
Lors d’une conférence de presse, les membres de NewJeans ont annoncé leur décision tout en précisant qu’elles continueraient à honorer temporairement leurs obligations contractuelles en attendant les résultats d’un litige juridique. Selon des experts, ce différend pourrait durer plusieurs années, et les jeunes artistes risquent de devoir payer une pénalité contractuelle colossale, estimée à 620 milliards de won (environ 420 millions d’euros).
Cependant, Danielle, une des membres du groupe, a affirmé leur détermination à continuer leur carrière musicale, même sous un nouveau nom. « Quel que soit notre nom, rappelez-vous que NewJeans ne meurt jamais », a-t-elle déclaré.
Un précédent dans l’industrie
Ce n’est pas la première fois qu’un groupe de K-pop se révolte contre son label. En 2009, le boysband TVXQ avait déjà poursuivi son label pour ce qu’il appelait des « contrats d’esclavage ». Plus récemment, en 2023, les membres de FIFTY FIFTY ont suspendu leur contrat en raison d’un manque de transparence financière. Ces affaires montrent que les conflits entre artistes et labels ne sont pas rares dans l’industrie, souvent marquée par des heures de travail excessives et des déséquilibres financiers.
La décision de NewJeans s’inscrit dans cette lignée, mais avec une portée médiatique et symbolique bien plus importante. Leur popularité mondiale pourrait mettre une pression accrue sur HYBE et ADOR pour réévaluer leurs pratiques et traiter les artistes de manière plus équitable.
Vers une transformation de l’industrie ?
Selon des experts comme Lee Dong-yeon, professeur à l’Université nationale des arts de Corée, ce type de conflit pourrait conduire à des réformes dans les relations contractuelles entre artistes et labels. Kim Jin-gak, professeur à l’Université Sungshin, estime également que ce genre de crise pourrait pousser l’industrie à adopter de nouvelles normes pour protéger les droits des artistes.
Pour l’instant, NewJeans reste un acteur incontournable de la K-pop. Leur combat pour maintenir leur identité artistique tout en défendant leurs droits pourrait servir de modèle pour d’autres artistes dans des situations similaires.
Une détermination sans faille
Alors que la bataille juridique se poursuit, l’avenir de NewJeans demeure incertain. Pourtant, leur décision de rompre avec ADOR envoie un message fort : même dans une industrie dominée par des géants économiques, les artistes peuvent se dresser contre des pratiques qu’ils jugent injustes.
Avec leur talent, leur base de fans dévoués et leur vision claire de ce qu’elles veulent représenter, NewJeans montre que la K-pop est bien plus qu’un simple produit : c’est aussi une histoire de passion, de résilience et de quête de justice.
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