Orne : Comment deux chasseurs ont-ils pu tuer accidentellement un agriculteur lors d’une battue ?

Le drame avait bouleversé la commune de Ferrières-la-Verrerie, dans l’Orne, quelques jours seulement après les fêtes de Noël 2023. Deux ans après les faits, deux chasseurs viennent d’être condamnés pour avoir causé la mort accidentelle d’un agriculteur de 44 ans, père de famille. Un accident tragique qui soulève, une fois de plus, la question de la sécurité lors des parties de chasse. Retour sur cette affaire qui continue d’émouvoir une région entière.

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Un accident mortel survenu en pleine battue aux sangliers

Le 27 décembre 2023, dans les bois de Cohardon, sur la commune de Ferrières-la-Verrerie (Orne), une battue aux sangliers est organisée. Comme c’est souvent le cas, plusieurs participants sont répartis entre chasseurs postés et rabatteurs, ces derniers étant chargés de diriger le gibier vers les fusils. Parmi eux se trouvait un agriculteur de 44 ans, père de famille, qui occupait ce jour-là la fonction de rabatteur.

Aux alentours de 16h30, le drame survient : une balle tirée par l’un des deux chasseurs atteint mortellement l’agriculteur. L’émotion est immédiate dans la petite commune, d’autant que la victime était bien connue et appréciée localement. L’enquête va rapidement se concentrer sur les deux chasseurs impliqués : le tireur, âgé de 75 ans, et le responsable de la battue, lui aussi septuagénaire.

Des peines de prison aménagées pour les deux chasseurs condamnés

Jeudi 13 mars 2025, le tribunal correctionnel d’Alençon a rendu son verdict : les deux chasseurs ont été condamnés à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Leur permis de chasse a été retiré, et il leur est désormais interdit de posséder une arme. Toutefois, ils ne dormiront pas en prison : la partie ferme de leur peine sera aménagée avec le port d’un bracelet électronique.

Le tribunal a estimé que le tireur avait fait preuve d’une négligence dramatique et que le responsable de la battue avait failli dans sa mission de garantir la sécurité de tous les participants. Ces sanctions illustrent la volonté de la justice de prendre au sérieux les accidents liés à la chasse, surtout lorsqu’ils entraînent la mort d’un homme. Malgré ces condamnations, la défense n’est pas satisfaite. Dès la sortie d’audience, Maître Guillot, avocat du tireur, a annoncé son intention de faire appel, affirmant que son client « n’avait pas dérogé aux règles de sécurité ». Cet appel pourrait relancer le débat autour de la responsabilité des deux chasseurs, mais aussi sur les règles encadrant les battues en France.

Une affaire qui relance le débat sur la sécurité à la chasse

Ce drame et la condamnation des deux chasseurs ravivent la polémique sur la sécurité lors des chasses collectives, notamment les battues aux sangliers, qui se multiplient face à la prolifération de ces animaux dans certaines régions. Comment, en 2023, un rabatteur a-t-il pu être pris pour cible ? La question reste au cœur des discussions.

Plusieurs associations demandent des mesures plus strictes pour encadrer la pratique de la chasse, afin d’éviter de nouveaux drames impliquant des chasseurs. L’âge des deux chasseurs, tous deux âgés de 75 ans au moment des faits, relance également la question du contrôle médical et de la formation continue pour pouvoir conserver le droit de chasser. L’affaire de Ferrières-la-Verrerie pourrait ainsi marquer un tournant, en mettant en lumière les failles dans l’organisation de certaines chasses. Pour la famille de la victime, ces décisions de justice ne rendront pas la vie au père de famille disparu, mais elles pourraient, espèrent-ils, éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Conclusion

Deux ans après un accident qui a coûté la vie à un agriculteur, deux chasseurs viennent d’être condamnés, mais leur sort judiciaire n’est pas totalement scellé en raison de l’appel en cours. Cette affaire met en lumière les dangers persistants liés à la chasse et interroge sur les responsabilités des chasseurs, qu’ils soient tireurs ou organisateurs de battues. Une tragédie qui rappelle que la chasse reste une activité où le respect strict des règles de sécurité doit être une priorité absolue.

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